L’organisation de la 10e Coupe du monde dans l’Hexagone est l’occasion de revenir sur les valeurs, l’économie ou encore la dynamique qui caractérisent l’ovalie. Damien Chouly, 46 sélections chez les Bleus et Ludovic Ninet, journaliste et ancien joueur de rugby sont les invités de la rédaction.
Antoine Dupont, Charles Ollivon, Thomas Ramos ou encore Damian Penaud ! La France a su, ces dernières années, se hisser au sommet du rugby à XV avec panache. L’ère Fabien Galthier a apporté de la modernité dans la préparation des matchs, "sur les années 2015-2019, elle [l’équipe de France] était à un taux de victoire qui était à peu près à 33%, souligne Ludovic Nivet, ce qui était du jamais-vu depuis la fin de la seconde Guerre mondiale." La tendance s’est inversé avec aujourd’hui entre 80 et 90% de victoires.
Une constance qui s’explique par une entente exceptionnelle entre la Fédération française de rugby et la Ligue nationale de rugby (LNR) mais aussi par une préparation plus étoffée en amont des compétitions. Damien Chouly ancien troisième ligne centre des Bleus, a connu ces années "compliquées" du XV de France (2015-2017). "Pour préparer un Tournoi des Six Nations, nous nous retrouvions une semaine avant le début de la compétition se rememore-t-il, après nos matchs en club, nous nous entraînions deux jours, à 23 ou 24 joueurs. Il n’y avait pas forcément d’opposition ou d’entrainement à balles réelles." Aujourd’hui les joueurs convoqués sont quasiment le double (près de 40) et rien que pour la Coupe du monde, ils ont passé deux mois de stage avec une préparation physique et mentale rigoureuse. Un temps précieux, gage de cohésion pour un sport qui compte finalement peu de rencontres internationales dans l’année.
L’émergence de pépites bleu-blanc-rouge
Louis Bielle-Biarrey (20 ans), Matthieu Jalibert (24 ans), Melvyn Jaminet (24 ans) ou encore Paul Boudehent (23 ans) sont tous sortis des centres de formations français. Si le TOP 14 attire, la Ligue Nationale de Rugby a décidé de réglementer pour inciter les clubs à former ou recruter des joueurs français. Dorénavant, un club doit aligner au moins 16 JIFF (jeune issus de la formation française) sur chaque feuille de match. Il s’agit soit d’un joueur qui a passé au moins trois ans dans un centre de formation agréé d’un club professionnel français entre ses 16 et ses 21 ans ou un joueur licencié cinq ans à la FFR avant ses 21 ans. Une réglementation qui permet du temps de jeu et l’émergence de nouvelles pépites, à l’image du jeune Louis Bielle-Biarrey, invité de dernière minute, qui a connu sa première titularisation lors de cette Coupe du monde et qui a déjà inscrit 6 essais en 5 rencontres. L’ailier de l’Union Bordeaux-Bègles aura pour mission de perforer la défense des tenants du titre Sud-Africains, dimanche prochain au stade de France. Face au Springboks, le XV de France pourrait compter sur le retour de son capitaine Antoine Dupont, meilleur joueur du monde 2021. Une autre pépite tricolore.
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