Ancien chef d’état-major des armées choisi par Emmanuel Macron pour orchestrer la reconstruction de Notre-Dame, le général Jean-Louis Georgelin est mort vendredi soir à 74 ans lors d’une randonnée dans les Pyrénées.
L’annonce de la mort accidentelle du militaire a suscite une pluie d’hommages. Notre-Dame perd "le maître d’oeuvre de sa renaissance", a réagi le président de la République Emmanuel Macron sur le réseau X. "Il avait su créer les conditions humaines et d’organisation pour mener à bien la reconstruction de Notre-Dame", a estimé sur le même réseau la maire de Paris Anne Hidalgo.
L’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich a salué le "talent" et "la ténacité" du maitre d’œuvre de la cathédrale et a annoncé la célébration d’une messe à son intention ce dimanche à 11h30 en l’église Saint-Germain-l’Auxerrois.
"La France perd un grand serviteur de l’Etat", a renchéri la présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse. "A la fin de l’année, nous verrons la flèche dans le ciel de Paris", s’était félicité le général Georgelin moins d’un mois avant sa mort, le 21 juillet, lors de la répétition générale du montage du premier étage de la flèche de la cathédrale à Briey (Meurthe-et-Moselle).- Dans la foulée de l’incendie qui a ravagé en avril 2019 ce monument mondialement connu, il avait été choisi pour faire avancer avec détermination le chantier extrêmement complexe de sa reconstruction.
En février dernier il avait fait le point sur l’avancée du chantier sur notre antenne au micro de Louis Daufresne.
En fixant un objectif de cinq ans pour la restauration, Emmanuel Macron avait besoin d’un homme qui tranche dans les nombreux arbitrages entre des métiers et intérêts très divers. Une mission appréciée par Jean-Louis Georgelin, qui disait aimer que ça « dépote » et avait pour devise « avancer sans procrastination ».
Cet ancien élève de Saint-Cyr, chef de l’état-major particulier de Jacques Chirac en 2002, avait été promu général d’armée en 2003. Chef d’état-major des armées françaises (Cema) de 2006 à 2010, il avait supervisé les opérations en Côte d’Ivoire, Afghanistan, dans les Balkans ou au Liban. Originaire d’Aspet (Haute-Garonne), ce général cinq étoiles célibataire, né le 30 août 1948, était cultivé, peu mondain, sobre, et sa foi catholique était aussi ancrée que discrète. En choisissant un catholique pratiquant pour orchestrer la reconstruction de Notre-Dame, Emmanuel Macron avait pris une décision assez politique et habile, appréciée par la droite, le diocèse de Paris et les fidèles.
"Ce n’est pas anormal de choisir un catholique pour une mission pareille", estimait le général Georgelin. "Mon rôle est de rendre la cathédrale dans les meilleures conditions possibles, sans faire n’importe quoi, au culte catholique". "La France laïque, toutes tendances confondues, a pleuré" en la voyant brûler, soulignait-il toutefois.
Le haut-gradé assurait être "toujours en liaison étroite avec le Président", qu’il avait pourtant critiqué lors de la crise ouverte en 2017 avec son chef d’état-major Pierre de Villiers: "Je peux entrer en contact avec lui quand je l’estime nécessaire. Je crois qu’il m’honore de sa confiance ".
(Avec AFP)
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