De nombreux journaux (La Croix, le Frankfurter Allgemeine) et de nombreuses sources proches du Vatican l'annoncent : l'actuel président de l'IOR (Institut pour les Oeuvres de Religion), Ernst von Freyberg, nommé par Benoît XVI pour amorcer la réforme, avant sa renonciation en février 2013, devrait être remplacé par le Français Jean-Baptiste de Franssu, l'un des membres du Conseil pour l'économie du Vatican.
Durant ses 18 mois d'activité à la tête de la banque vaticane, Ernst von Freyberg n'a pas été éclaboussé à titre personnel par les différents scandales auxquels il a eu à faire. Mais sa position s'en est trouvée quelque peu affaiblie. Ce qui explique, en partie, son possible départ. Autre explication : Ernst von Freyberg souhaiterait conserver sa résidence principale en Allemagne, auprès de sa famille, alors que le cardinal George Pell, président du Conseil pour l'économie, voudrait que le futur président de l'IOR soit basé à temps plein à Rome. C'est donc un Français qui devrait lui succéder, ce mercredi 9 juillet 2014. Jean-Baptiste de Franssu qui, lors d'une interview sur KTO le 29 mai dernier, rendait hommage au Président de l'IOR, sans savoir qu'il prendrait sa suite : "Il a fait un travail en profondeur", disait-il, rappelant que l'IOR était un "outil très important pour le bon fonctionnement du Vatican". Ernst von Freyberg a épluché pas moins de 19 000 comptes bancaires, a mis en place la publication d'un rapport annuel d'activités et a créé le site internet de la banque vaticane.
Directeur d'une société de conseil en fusions-acquisitions à Bruxelles, Jean-Baptiste de Franssu est un expert. En août 2013, le pape François a d'ailleurs fait appel à lui pour participer à l'audit conduit au Saint-Siège. Sur KTO, il raconte : "Ce fut une surprise pour moi et un moment très fort que je n'oublierai jamais, je n'ai eu que 3 minutes pour accepter... j'ai dit oui tout de suite". Depuis sa création en février 2014, l'expert français fait partie des sept membres laïcs du Conseil pour l'économie, aux côtés de huit cardinaux. "Nous avons découvert une administration financière un peu obsolète, qui n'a pas beaucoup évolué depuis la fin des années 70 et les années 80", souligne-t-il, pointant du doigt les "redondances" au niveau de certaines structures. Jean-Baptiste de Franssu n'a pas non plus oublié la première réunion du Conseil avec le pape François, le 2 mai dernier, à la maison Sainte Marthe : "Après avoir frappé à la porte, le Saint-Père nous a demandé : Est-ce que je vous dérange ?... Dès lors, nous avons eu avec lui des relations de simplicité, de proximité et de grande exactitude... C'est quelqu'un qui a une idée très précise de là où il veut aller", explique Jean-Baptiste de Franssu, "mais il fait preuve également d'une grande souplesse pour faire évoluer de façon harmonieuse l'organisation du Saint Siège".
Pour Jean-Baptiste de Franssu, l'objectif du Conseil était très clair, dès le début : "Permettre au Saint-Père d'accroître les ressources qu'il a à sa disposition pour les pauvres et pour la propagation de la foi". Le Conseil pour l'économie du Vatican ? "C'est comme un conseil d'administration" qui veille à la bonne gouvernance, dit-il. Durant les quatre jours de travail de ce mois de juillet, il est donc question de poursuivre la réflexion sur une meilleure gestion du patrimoine du Vatican, sur un renforcement des responsabilités et sur la mise en place de procédures jusqu'à présents inexistantes. Il est également question de rédiger les nouveaux statuts. "Toutes les décisions difficiles que nous avons d'ores et déjà présentées au Saint-Père ont été prises avec sagesse, avec respect de l'homme, et en présence de l'Esprit Saint", explique Jean-Baptiste de Franssu, "il y a une main derrière nous qui nous aide et qui nous guide". La prochaine étape selon Jean-Baptiste de Franssu ? "La publication des comptes du Vatican de manière claire et transparente". Une dynamique qui pourrait être accélérée avec son accession à la tête de l'IOR.
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