"Le Denier de Saint-Pierre est l’expression la plus typique de la participation de tous les fidèles aux initiatives de charité de l’évêque de Rome envers l’Église universelle. La valeur de ce geste n’est pas seulement pratique, mais aussi symbolique" expliquait Benoît XVI. Chaque 29 juin, jour de la Saint Pierre, le Vatican met en place le "denier de Saint Pierre". Ce dernier est ouvert aux fidèles du monde entier et a pour objectif de soutenir les missions du Pape auprès des plus démunis.
Enraciné dans l'histoire de la chrétienté, le Denier de Saint-Pierre a acquis sa stabilité au VIIe siècle, avec la conversion des Anglo-Saxons. Le roi de Wessex a ordonné qu’au sein "de son royaume des Saxons occidentaux, chaque famille serait tenue de fournir annuellement un denier à Saint Pierre et à l’Eglise romaine pour l’entretien des Anglais qui séjourneraient dans la Schola". Cette donation est perçue comme un témoignage de gratitude et de dévotion envers le Pape. Les rois d’Angleterre ont participé à l’essor du Denier au travers de loi comme "Danelaye" sous le roi Kanut en 1031 renforcée par Edouard le Confesseur et Guillaume le Conquérant ainsi qu’Henri II en 1173 qui a déclaré que "l’Angleterre est le patrimoine de saint Pierre". Henri VIIII a supprimé ce pacte en 1558, à cause de son divorce et de ses illégitimes mariages qui provoquèrent une rupture avec la papauté et la religion catholique. L'adhésion progressive des peuples européens au christianisme a cependant renforcé cette donation, perçue comme un témoignage de gratitude et de dévotion envers le Pape. Quelques siècles plus tard, l’essor du protestantisme dans certains pays européens vient fragiliser cette dotation. Les révolutions naissent au cœur des Etats pontificaux et les papes deviennent des cibles Pie VI et Pie VII meurent en exil. Entre 1846 et 1849 la révolution italienne fait rage. Le Pape Pie IX doit s’enfuir, les pays catholiques comme la France, l’Espagne et l’Autriche lui viennent en aide pour survivre. A la suite de cette guerre, le Pape Pie IX était démuni de tout. Le cardinal ministre d’Etat Giacomo Antonneli a dénoncé le sort du souverain pontife dans une dépêche : "Chacun voit, que les possessions actuelles du Saint-Siège n’offrent qu’un tout disproportionné, un organisme dont les parties essentielles ne sont plus en harmonie. Une grande capitale comme la ville de Rome, privée de ses meilleures et de ses plus riches provinces, ressemble à une tête sans corps, ou à un corps de nain, dont les organes vitaux ne se prêtent qu’à une constitution imparfaite et à une respiration asthmatique". Ce fût un retentissement mondial, très vite et de toute part les dons affluent pour venir en aide à la papauté. Pour unifiés ces dons, le Vatican leur redonne le titre de Denier de Saint-Pierre, elle est "l’œuvre catholique par excellence ; elle est l’œuvre principalement nécessaire du moment actuel, même dans l’intérêt des autres. Le produit total du Denier de Saint Pierre représente chaque année une somme d’environ neuf millions" a déclaré le cardinal-évêque de Poitiers Pie. Aujourd’hui, ce sont les évêchés qui sont chargés de récolter l’ensemble des dons des paroisses du monde. Au fur et à mesure du temps, le Denier de Saint Pierre est devenu au-delà de l'acte de générosité, le symbole de l’unité de l'Église comme le rappelait saint Jean-Paul II, "Nous sommes appelés à reconnaître la solidarité fondamentale de la famille humaine comme la condition fondamentale de notre vie commune sur cette terre".
En 2022, 157 projets ont été financés dans 67 pays (dont 41,8% en Afrique, 23,5% en Amérique, 25,5% en Asie) grâce au Denier de Saint Pierre. Ce denier, c'est élevé à une valeur totale de 107 millions d'euros.
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