Représentant du pape auprès du gouvernement français, le nonce apostolique est "un ambassadeur de l’Etat du Vatican", rappelle tout d’abord Mgr Migliore, "il assure également le lien étroit entre l’église locale et l’Eglise universelle" dans "une communion de foi et de charité". "Ma tâche est d’informer les autorités politiques de la pensée de l’Eglise et des lignes directives du Saint-Père", souligne-t-il.
Interrogé sur la politique migratoire de la France, Mgr Migliore réagit ainsi : "je n’ai pas à juger publiquement la politique de la France". Il constate cependant que cela nécessite une "grande solidarité au niveau européen pour l’accueil et l’intégration", travail qui, à ses yeux, "laisse parfois à désirer et d’autres fois", ajoute-t-il, "on voit qu’il y a des sursauts de solidarité… Il faut incarner ces principes dans des politiques concrètes, il faut stimuler ce concours de solidarité tout en étant réaliste vis-à-vis des différentes incarnations de cet accueil".
Né dans le Nord de l’Italie dans le Piémont, Mgr Migliore a été ordonné prêtre en 1977 à l’âge de 24 ans. Il a été marqué par un ancien curé de sa paroisse quand il était enfant. "Un homme exceptionnel à la disposition de toute la communauté civile 24 heures sur 24 et 7 jours par semaine". "Il était transfiguré par cet amour et cette proximité avec tout le monde", témoigne-t-il, "je voulais être comme lui". Alors qu’il se voyait devenir prêtre diocésain, Mgr Migliore est pourtant appelé par son évêque à rentrer dans le service diplomatique du Saint-Siège. "Je l’ai accepté, parce qu’il avait confiance en moi ». En 1992, il est ainsi nommé observateur permanent auprès du Conseil de l’Europe à Strasbourg. « J’ai apprécié de faire un travail humanitaire", dit-il, "j’ai été libre de travailler avec n’importe quelle délégation de n’importe quel pays sur des thématiques très différentes".
Désormais représentant du pape François en France, Mgr Celestino Migliore va pouvoir présenter de potentiels futurs évêques. "Un droit de proposer trois noms", très encadré, explique-t-il. Son regard sur l’hexagone ? "Deux choses me frappent", répond Mgr Migliore, "il y a un noyau de foi concrète qui est très forte, mais on voit aussi de plus en plus des manifestations de véritable foi , ce que notre Saint-Père appelle les ‘saints de la porte d’à côté", souligne le nonce apostolique. Il constate également une grande contribution des laïcs : il s’agit, dit-il, "d’un engagement de jeunes très prometteur pour le présent et pour le futur comme on a pu le voir avec le Congrès Mission".
Faut-il s’attendre à voir le pontife en France d’ici peu ? Mgr Migliore laisse planer le doute. "La ligne du pape François est de visiter d’abord les pays périphériques de l’Europe, quand il aura terminé et lorsque l’OMS décrètera officiellement la fin de la péndémie, là il y aura l’occasion d’une visite en France".
Un entretien avec Yves Delafoy qui s’achève sur la figure de la petite Thérèse, célébrée en ce 1er octobre : "sainte Thérèse a une valeur particulière", conclut Mgr Migliore, "c’est elle qui a privilégié l’hymne à la charité de Saint-Paul, fondant sur l’amour toute sa vie chrétienne, ça c’est vraiment important !".
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