Avez-vous mis Jésus au placard ? Vivre la foi après la crèche  

Une homélie du temps de l'Avent entendu en Egypte nous fait visualiser Jésus attendant toute l'année dans un placard en prenant la poussière qu'on le sorte enfin pour l’Avent en vue de Noël. Son heure « en liberté » reste néanmoins très courte : le temps de quelques réjouissances, d'échange de cadeaux et de repas plus ou moins garnis puis il est tout de suite rangé au fond d’un carton à reprendre la poussière patientant l'année prochaine. 

A l'heure où nous voyons de nombreux sapins plus ou moins décidus s'empiler dans les rues en attendant d'être ramassés, il est bon de se rappeler que la crèche, elle, devrait encore demeurer exposée dans les foyers jusqu'à la fête de la Présentation de Jésus au Temple ou Chandeleur. En effet, cette date du 2 février, selon l'Évangile de Saint Luc (2, 22-40), quarante jours après la naissance de Jésus, la sainte Famille se rend au Temple pour accomplir le rituel de purification de la Mère et, afin, d’offrir le sacrifice prescrit pour la rédemption de leur fils aîné. Ici, deux figures importantes apparaissent : Siméon et Anne, inspirés par l'Esprit Saint reconnaissent en Jésus le Messie. L’Enfant Divin, en quittant la grange dans laquelle il naît, est ainsi reconnu publiquement "Lumière pour éclairer les nations" (Luc 2, 32). 

Cette fête a une dimension symbolique liée à la lumière ainsi que liturgique puisqu'elle marque la fin de la période de Noël. C’est pourquoi les crèches sont traditionnellement retirées à cette date. Elles quittent le secret de nos foyers pour que nous puissions partager la Bonne Nouvelle ; la tradition de manger des crêpes à la Chandeleur est aussi rattachée à cette symbolique. La forme ronde, la couleur dorée des crêpes rappellent le soleil et la lumière. Un « clin d’œil » au Christ, la Lumière du Monde. 

Même s’Il va donc regagner son placard jusqu’à l’Avent prochain, ne laissons pas Jésus-Enfant, symbole d'Innocence et du grand Mystère de l’Incarnation, prendre poussière dans nos cœurs. Au contraire, laissons le vivre dans le secret du « carton de notre cœur » et essayons de faire rayonner de sa Présence autour de nous.