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La Nativité à la lumière de Charles Péguy : une étoile pour nos nuits modernes
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La Nativité à la lumière de Charles Péguy : une étoile pour nos nuits modernes

Par Hortense de Pompignan

Noël, une fête inscrite sur notre calendrier de fin d’année, une ambiance chaleureuse à l’odeur de vin chaud… Mais Noël c’est bien plus que cela ! A travers les rires et les vitrines éclaboussantes de lumières se cache l’un des plus grands mystères, celui de l’Enfant de Bethléem, à la fois fragile et tout puissant, qui repose dans une humble mangeoire.

« Sous le regard de l’âne et le regard du bœuf

Cet enfant reposait dans la pure lumière. »

Comment ne pas évoquer Charles Péguy, fervent admirateur des cathédrales, en ce mois de décembre qui vit rouvrir Notre-Dame de Paris ? 

Il chante l’espérance comme on allume une bougie dans la nuit. Le Porche du mystère de la deuxième vertu résonne comme un murmure : « La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’espérance. » Et qu’est-ce que la Nativité, sinon cette espérance faite chair ? Un Dieu qui choisit de naître dans l’obscurité d’une étable, pour que nous n’ayons jamais peur de l’obscur en nous. L’enfant-Jésus n’est pas une légende, mais une présence : il habite nos fragilités pour les transfigurer.

La crèche n’est pas seulement pauvre, elle est dépouillée, nue comme une prière murmurée. Et c’est cette pauvreté qui bouleverse. Comme l’écrit Péguy, « tout commence en mystère. » Un mystère qui ne s’impose pas, mais qui appelle doucement, dans le silence des cœurs simples.

Un Dieu qui s’offre aux humbles

Pour Péguy, l’histoire de la Nativité est une révolution silencieuse. Un roi sans palais, un Sauveur sans armure. La grandeur divine se fait petite, si petite qu’elle tient dans les bras d’une jeune femme. Dans cette crèche, tout parle d’un amour qui ne force rien, mais qui se donne entièrement.

Écoutez : « Heureux ceux qui espèrent, car ils tiennent le monde dans leurs mains. » Ce n’est pas une promesse de conte de fées, mais une réalité à saisir dans l’abandon. La Nativité nous invite à descendre de nos certitudes, à nous agenouiller devant cet enfant qui renverse les trônes par la seule force de son amour.

L’étoile des nuits humaines

Et si cet événement éternel était aussi le nôtre ? Si nous laissions une étoile guider nos propres routes ? Péguy nous murmure qu’il ne faut pas avoir peur de l’incertain. La foi, comme la vie, avance à pas de bébé. Ce divin enfant n’est pas venu répondre à toutes nos questions, mais pour habiter nos doutes avec la tendresse d’un Dieu qui sait ce que c’est que d’être faible.

Dans ce monde où tout semble accélérer, où l’on perd souvent le fil du mystère car l’on veut tout comprendre tout de suite,  Noël est une pause. Une invitation à ralentir, à respirer. L’étoile qui guidait les bergers et les mages n’a pas cessé de briller. Elle est là, dans nos nuits modernes, attendant que nos yeux la retrouvent.

Heureux ceux qui espèrent…

Noël n’est pas une simple date mais une renaissance. Péguy nous tend la main pour nous guider vers ce lieu où tout recommence : une crèche, une mère, un enfant. Et devant cet enfant, dans cette étable, ce petit microcosme, l’univers entier est à genoux.

Laissons le mystère de la Nativité faire en nous son œuvre. Charles Péguy prête ses mots magnifiques à Dieu  : « J’ai fait don de mon Fils aux hommes qui se perdaient, parce que mon amour pour eux ne voyait pas d’autre moyen de les sauver. »

 

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