Radio Notre Dame

Radio Notre Dame

Direct

|

Voyage en Asie/Océanie : François et la cohérence des religions
Pape François à Port Moresby/ ABACA

Voyage en Asie/Océanie : François et la cohérence des religions

Par Camille Meyer

Le pape François vient de conclure son 45ᵉ voyage apostolique, le plus long voyage de son pontificat. Douze jours qui l'ont mené en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Timor oriental et à Singapour. Il est apparu revitalisé par ces rencontres avec les jeunes et les leaders religieux. Analyse avec l'invité de la matinale, François Mabille, directeur de l'observatoire du religieux à l'IRIS.


François aime la rencontre, il aime aussi secouer, "c'est le terme qu'il utilise", explique François Mabille, enjoignant les jeunes, notamment, à "être actifs, à être créatifs, à prendre leurs responsabilités. Et là, il a dit un petit peu la même chose sur un autre thème, sur le dialogue interreligieux." Oui, parce qu'au-delà de la rencontre, le pape a axé son voyage sur ce dialogue, "marronnier" de son pontificat. En Indonésie, il a signé une déclaration commune avec Nasaruddin Umar, le grand imam de Jakarta. Les deux leaders religieux ont appelé à agir face à "l'instrumentalisation religieuse des conflits" et au réchauffement climatique. "Le cardinal Tauran disait qu'il y a quatre modalités pour le dialogue interreligieux : le dialogue théologique à proprement parler, mais également ce qu'il appelait le dialogue de vie, le dialogue des œuvres et le dialogue de la spiritualité", rappelle François Mabille. Pour le directeur de l'observatoire du religieux à l'IRIS, le pape pratique le "dialogue des œuvres", moins théologique et prônant les valeurs communes pour travailler ensemble : "il essaie de promouvoir ce que j'appellerais une politique de tolérance entre acteurs religieux, et notamment entre acteurs musulmans et acteurs catholiques."

Laudato Si au cœur

L'écologie intégrale était également au centre de ce voyage. L'Indonésie est obligée de déménager sa capitale, Jakarta s'enfonçant peu à peu sous l'eau. L'urgence climatique était également au cœur des échanges avec les responsables locaux. Le pape a également dénoncé, de façon très virulente, le libéralisme économique dans un pays comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée, victime de déforestation et où près de 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. François a voulu aller au centre des périphéries, que cela signifie-t-il ? Pour François Mabille, la notion de périphérie a plusieurs sens : "Ce sont les périphéries géographiques et ce sont les périphéries également existentielles. Vous voyez que les périphéries existentielles, c'est-à-dire la marginalisation de certaines populations, elle est valable aussi bien à Vanimo qu'à Marseille, qu'il visitait il y a un an, ou qu'à Paris. Donc, l'expression est assez imagée et elle peut être utilisée effectivement dans de nombreuses occasions."

Quatre pays et une cohérence de voyage

Le pape François a traversé des pays à majorités religieuses diverses : l'Indonésie (musulmane), la Papouasie-Nouvelle-Guinée (chrétienne), le Timor oriental (catholique) et Singapour (bouddhiste). Il n'a pas seulement été question de dialogue interreligieux, mais aussi de coexistence des religions. Le pape invite notamment les populations catholiques à protéger leurs minorités religieuses et souligne l'importance du lien entre culture nationale et évangile, en insistant sur l'adaptation de la foi aux cultures locales, tout cela dans un élan missionnaire, ce dont le pape n'a cessé de faire l'éloge. François repartira pour un 46ᵉ voyage en Belgique et au Luxembourg entre les 26 et  29 septembre prochains.

Dans la même catégorie