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La mission, terre de conversion
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La mission, terre de conversion

Par Camille Meyer

Du 13 au 20 octobre, la Semaine missionnaire appelle les catholiques du monde entier à soutenir la mission et la vie des Eglises locales. "La mission, c'est partout" explique Georges Delrieu.

Chaque année, les OPM collectent 150 millions de dollars au titre de la semaine missionnaire mondiale. Ces dons, centralisés à Rome, sont ensuite affectés à des projets que l'Église juge nécessaires partout où la mission l’exige. Ce soutien ne passe jamais par les gouvernements des pays. Les projets varient énormément : en Amazonie, il peut s’agir de procurer une pirogue à un évêque qui doit se déplacer dans un diocèse aussi vaste que l’Italie et peuplé de 100 000 habitants. Dans d’autres régions, les OPM peuvent construire des écoles ou fournir des réservoirs d’eau potable. 

Qu’elle soit matérielle ou intellectuelle, la mission revêt une multitude d’aspects. Si les anciennes terres chrétiennes collectent moins tendanciellement, les catholiques demeurent sensibles à cette forme de solidarité planétaire. Annoncer la bonne nouvelle, c'est la mission de tous chrétiens, un défi particulier dans la cadre de la Semaine missionnaire. Comme le souligne Georges Delrieu, secrétaire général des OPM : "La mission, c'est partout. Ça commence déjà dans notre cœur. On est appelé [...] à réfléchir à notre propre conversion." 

Longtemps, nous avons associé l'idée de mission à des expéditions lointaines. Le film Mission (1986) de Roland Joffé en est un exemple. Se déroulant en Amérique du Sud, il conte l'histoire de missionnaires jésuites abandonnant leurs républiques autochtones créées pour regrouper les populations indigènes. Les blancs devant des cases d'indigènes, une image d'Epinal ? 

La société a changé la face de la mission 

Dans un monde de plus en plus sécularisé ; la mission ne se résume plus uniquement à cette image d'épopée exotique, elle "est très différente" explique Georges Delrieu, "la mission que l'on peut développer dans un pays comme la Belgique, qui est très sécularisé, est certes difficile mais elle est aussi difficile que la mission dans un pays que l'on dit catholique à 80-90% et quand on gratte derrière, on s'aperçoit qu'il reste encore beaucoup de rites, beaucoup de comportements et c'est souvent, malheureusement, un catholicisme de surface [...] Donc la mission a des visages très différents et elle est très inégale, mais elle est inhérente à notre vocation de baptisé."

Education, santé, les missionnaires modernes œuvrent pour le bien-être des communautés à l'image de Pauline Jaricot, fondatrice des Œuvres pontificales missionnaires (OPM) qui a propagé la foi en instruisant les gens, "sa réflexion était basée sur le fait que les gens n'étaient plus instruits, raconte Georges Delrieu, ne pouvaient plus lire les textes, donc ne pouvaient plus connaître la bonne parole. À partir de là, elle a rassemblé les gens pour prier, découvrir la bonne parole, et en même temps commencer à collecter de l'argent [...] il y a un lien important entre l'instruction et la connaissance du Christ."  Les réseaux sociaux sont également des canaux d'évangélisations, la mission doit s'adapter aux outils modernes et ne plus se limiter à des frontières physiques mais doit aussi garder un pied dans le réel. 

Une semaine missionnaire donc pour repenser la mission ou d'y penser tout court, et comme le dit Georges Delrieu, "le fait d’avoir l’espérance chevillée au corps [...] nous donne la force d’avancer."


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