C'est avec émotion qu'il rouvrira les portes d'une cathédrale qui n'a jamais pu être la sienne, puisque Notre-Dame a brûlé avant sa nomination en 2022. Installé comme le 142ème archevêque de Paris à Saint-Sulpice, Mgr Laurent Ulrich le dit : "J'ai été loin de ma cathédrale pendant deux ans et demi. Je suis donc à la fois impatient de la retrouver, à la fois très ému, je le ressens dès maintenant et j'imagine que l'émotion va grandir chez moi dans les semaines et les jours qui viennent, bien sûr."
Il rappelle que Notre-Dame, avant d'être un monument admiré pour son architecture gothique, est avant tout une église : "Elle est devenue un monument parce qu'elle est un monument de la foi, explique-t-il, notre devoir à nous, chrétiens et fidèles, est de faire en sorte que ce monument ne soit pas simplement observé, comme dit Jésus dans l'Évangile, pour la beauté de ses pierres à propos du temple de Jérusalem (...), mais comme un signe de la présence de Dieu au milieu des hommes." C'est pourquoi le diocèse de Paris souhaite donner une place particulière aux personnes du diocèse avec la statue de la Vierge à l'Enfant. Elle passera dans certaines paroisses parisiennes avant de retrouver sa place dans la cathédrale. Un pèlerinage qui a débuté hier, le 7 novembre, et qui sera clôturé par une procession mariale partant de Saint-Germain-l'Auxerrois pour rejoindre le parvis de Notre-Dame le 15 novembre. "C'est une espèce de mise en veille, ajoute l'archevêque de Paris nous nous préparons, nous veillons jusqu'aux 7, 8, et 9 décembre, où nous pourrons entrer dans la cathédrale. Nous nous éveillons à la dimension proprement spirituelle du geste que nous allons faire ces jours-là. Et je pense que cela signifie que la Vierge Marie ouvre très grand ses bras à tous."
Cette réouverture marque aussi le début d'une période de réflexion pour l'Église, en lien avec le jubilé de 2025 qui aura lieu à Rome et célébrera le 60e anniversaire de la fin du Concile Vatican II. Mgr Ulrich souligne que le message du Concile reste prophétique. Selon lui, la réouverture de Notre-Dame doit s'inscrire dans cette dynamique, offrant une opportunité de renouveau spirituel et de témoignage de foi. "Le Concile Vatican II n'a pas été complètement exploré jusqu'à présent", signale l'archevêque de Paris, "parce qu'il a annoncé des transformations du monde et donc un appel à la transformation du témoignage de l'Église. Il l'a appelé, et aujourd'hui encore nous pouvons en vivre, parce que c'est une vraie dynamique. Le Concile Vatican II n'a pas fini de nous parler, n'a pas fini de nous dire quelque chose et nous pouvons l'explorer."
La réouverture, un signe tangible de la "liberté de Dieu" qui redonne confiance ? C'est le cœur de la réflexion de Mgr Laurent Ulrich. Une réflexion qu'il poursuivra sûrement lors de l'homélie qu'il prononcera le 8 décembre prochain à Notre-Dame de Paris. Une messe à suivre, évidemment, sur Radio Notre Dame !
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