Au soir des élections européennes, aussi importants qu’en aient été les enjeux, nous pensions en avoir fini avec des débats souvent superficiels, les polémiques et les outrances de la campagne électorale.

Et voilà qu’aussitôt, il nous faut replonger dans l’effervescence d’une campagne législative, dont les enjeux sont grands pour le présent et pour l’avenir.

Comment nous situer de manière juste et vraiment chrétienne dans ce contexte si inattendu, déconcertant voire inquiétant ? Sans doute nous faut-il veiller plus que jamais à garder la tête froide et le cœur chaud : la tête froide, parce que nous n’avons pas à réagir et sur-réagir, en tant que chrétiens, à l’écume d’un débat politicien, survolté depuis quelques jours ; le cœur chaud, parce que nous devons garder chevillée au corps et au cœur une attention sans faille et sans concession au bien commun, à la fraternité et à la dignité humaine dans toutes ses dimensions.

Comment la paix de notre société, le bien par excellence dans l’ordre social, sera-t-elle restaurée et promue ? Comment la vie humaine, jusqu’à son terme naturel en particulier, sera-t-elle honorée et quels moyens seront donnés aux soins palliatifs ? Comment les plus grandes pauvretés seront-elles prises en compte ? Comment les familles, les plus modestes notamment, seront-elles respectées et accompagnées ? Comment la politique éducative, pleinement respectueuse de la liberté de l’enseignement, permettra-t-elle aux enfants et aux jeunes de donner le meilleur d’eux-mêmes ? Comment la justice et la paix entre les nations seront-elles défendues et reconstruites ? Comment une écologie authentiquement intégrale sera-t-elle mise en œuvre ? Comment la liberté religieuse et une juste laïcité seront-elles adéquatement articulées ? Voilà certaines des questions que nous aurons à nous poser avant de voter et sur lesquelles il nous faut tous interpeller l’ensemble des candidats.

La situation de notre pays est aujourd’hui incontestablement très délicate voire explosive. Raison de plus pour les chrétiens d’y donner un témoignage d’espérance et de paix, de refus de la fatalité des affrontements de tous ordres. Oui, gardons la tête froide et le cœur chaud, en nous interdisant de jeter de l’huile sur le feu, en favorisant les débats sérieux et exigeants et en cultivant évidemment aussi la prière pour notre cité en danger.

Radio Notre Dame

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