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Le rejet de la Croix a entraîné l’oubli du don de soi et de la logique de gratuité

13.05.23
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Le rejet de la Croix a entraîné l’oubli du don de soi et de la...

Osons la gratuité 07h05

En occident on ne parle plus guère de charité et de don de soi désintéressé mais plutôt de solidarité et de donnant-donnant. Le principe de gratuité qui exige de ne pas se faire payer pour faire le bien est à contre-courant de la solidarité internationale qui serait bien plus efficace pour le progrès économique nous dit on : mais alors pour quelles raisons ne peut-on pas se débarrasser de ceux qui ne rapportent pas assez pour justifier de nouvelles dépenses publiques de santé ou de sécurité ? de ceux qui coûtent trop chers à nourrir ou à éduquer ? de ceux qui dérangent parce qu’ils ont une opinion différente de la pensée dominante ? de ceux qui freinent la croissance économique par un faible pouvoir d’achat ? Dans ce contexte de relativisation du bien et de la vérité, beaucoup se demandent pourquoi il faudrait se sacrifier pour les pauvres si on peut se sauver dans toutes les religions ou sans même pratiquer de bonnes œuvres ? Quel mérite aurait-on à faire du bien à ceux qui ne peuvent rien nous rendre si l’enfer est un dogme dépassé où personne ne serait finalement envoyé ? Certes nos contemporains restent généreux envers les appels à la solidarité et sensibles à la fraternité humaine commune à toutes les religions, mais dans l’ensemble, ils ne veulent plus entendre parler de péchés et de jugement dernier, ils ne veulent plus voir sur terre la Croix du Christ. Ah non, trop c’est trop pour ceux qui affirment que le sacrifice du Christ sur la Croix n’a pas existé, ou qu’il n’est plus nécessaire, ou qu’il n’est pas efficace puisque le mal continue sa progression effrayante. Alors vous voyez, il ne faut pas s’étonner si la Croix du Christ est retirée de l’espace public et si les églises sont transformées en hôtel ou en espace culturel. La relativisation de la nécessité des souffrances du Christ a entraîné la relativisation du péché et l’oubli de la nécessité de se convertir : la culture de l’accueil et du dialogue a remplacé la culture du bien et de la vérité. Le rejet violent de la Croix et du Christ est devenu un culte satanique, celui des profanations innombrables dans le monde contre le Saint Sacrement ; même au sein de l’église catholique des prêtres, évêques et laïcs manquent ouvertement de vénération pour le mystère de l’eucharistie, de respect envers la présence réelle de Jésus-Christ au tabernacle ou pendant la sainte messe. La négation de l’efficacité surnaturelle de la gratuité de Dieu a conduit les états européens à ne plus fonder leurs législations et leurs valeurs sur les commandements de Dieu. Chacun peut en mesurer les terribles conséquences sur la paix, la sécurité et la moralité des peuples. Quant à la négation de l’utilité du don de soi du Christ sur la Croix, elle a conduit au quasi abandon de la pratique des Sacrements, spécialement celui de la Pénitence et de l’Eucharistie, et à une incompréhension du salut ordonné au Baptême.

Alors chers amis, et d’ici à Dimanche prochain, ne nous étonnons pas si le rejet de la Croix a entraîné l’oubli du don de soi et de la logique de gratuité en occident. Les protestations et les récriminations contre le principe du don de soi hérité du Ciel, les rebellions et les révolutions dirigées contre la logique de la gratuité révélée par la Passion du Christ ont conduit au mépris très actuel de Celui qui peut nous réconcilier avec le Père tout puissant, qui s’est anéanti jusqu’à la mort, et à la mort de la croixⁱ.

ⁱ Cf (Ph 2, 5-11)

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