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Vincent Badré, professeur d’histoire géographie au lycée Stanislas, auteur de «L’histoire politisée ? Réformes et conséquences» (Rocher)
Un discours de la méthode : on va apprendre à débattre. La chose n’est pas naturelle et les media ne font pas œuvre d’une grande utilité ni preuve d’une grande exemplarité. Pourquoi entendons-nous si souvent cette phrase, que je trouve navrante : “oh, mais il n’y a pas de débat”, sous-entendu les positions belliqueuses sont à la fois si figées, si intenses que le dialogue s’avère impossible et, à la vérité, inutile. Il n’y a rien de plus triste et surtout de plus bête quand quelqu’un s’exclame : “oh mais de toute façon tu ne me feras pas changer d’opinion”. Il y a dans ce réflexe primaire une grande part de malaise psychologique : la peur, le désir de se rassurer, la hantise du risque, comme si l’autre allait faire le siège de ma conscience et qu’il fallait se barricader. Le langage aussi pose problème : si les mots manquent, le débat se rétrécit et des postures s’affrontent, où les invectives remplacent les arguments. Alors, comment faire ? Vincent Badré a élaboré une méthode de débat en éducation civique auprès d’élèves de lycée. Il nous l’expose ce matin.