Charette, héros insoumis
Il aura fallu le film « Vaincre ou mourir » pour restituer à ce combattant la notoriété qu’il méritait.
Qui était Charette auquel le parc du Puy du Fou consacre son premier long-métrage « Vaincre ou mourir » ? Un héros oublié, un géant méconnu ? François Athanase Charette de La Contrie eut pour seul tort de ne pas se trouver du côté des vainqueurs, ceux qui écrivent l’histoire.
Un génie militaire admiré par Napoléon
Sa devise, « Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais » dit tout de lui, bien qu’il finît condamné à mort et fusillé le 29 mars 1796 sur la place Viarmes à Nantes. Son dernier panache : refuser le bandeau et ordonner lui-même de faire feu… Même Napoléon admirait celui que l’on surnomma « Le Roi de la Vendée ». De son exil à Sainte-Hélène, il dira de lui : « Charette est le seul grand caractère, le véritable héros, de cet épisode marquant de notre révolution. Il me laisse l’impression d’un grand caractère, je lui vois faire des choses d’une énergie, d’une audace peu communes, il laisse percer du génie. »
Mais avant de vaincre, d’être vaincu puis exécuté, Charette écrivit une épopée faite d’aventures et de combats. Ce fils cadet d’une famille noble bretonne commence sa carrière militaire comme garde de la Marine à Brest, à l’âge de 14 ans. Officier de marine, il fait partie des combattants de la guerre d’indépendance américaine, guerroie contre l’Angleterre, au large des côtes françaises et jusqu’aux Antilles. Lieutenant de vaisseau en 1787, il prend sa retraite militaire en 1790 et se marie la même année avec la veuve de son cousin, de quatorze ans son aînée.
Un fin stratège en pleine Terreur
En 1793, les paysans s’élèvent contre la levée en masse de 300 000 hommes. Ils viennent implorer Charette chez lui pour qu’il prenne la tête du soulèvement populaire. La Terreur se répand partout mais les victoires répétées du stratège vendéen mettent en échec l’armée révolutionnaire dépêchée par la Convention. Des fourches face aux canons : comment mener durablement au combat une armée de paysans, même aguerris, face à des soldats de métier venus des frontières de l’Allemagne ? Aux victoires succéderont les défaites.
Charette ne pourra pas empêcher les Colonnes infernales de Turreau d’anéantir la Vendée. Fin 1794, il se résout à négocier et conclut une paix en février 1795. Mais le traité sera vite caduc. Deux mois plus tard, le Vendéen insoumis reprendra les armes. Reconnu comme généralissime de l’Armée catholique et royale, il sera néanmoins lâché par le comte d’Artois, futur Louis XVIII. L’échec du débarquement de Quiberon signera son arrêt de mort. Abandonné par ses hommes, Charette est finalement capturé le 23 mars 1796 et fusillé six jours plus tard. Sa mort marquera la fin de la contre-révolution dans l’ouest.