24.10.22 Camille Meyer Catégorie(s) : Actualité

Emmanuel Macron était à Rome pour parler de paix en temps de guerre

Le président Macron est depuis dimanche à Rome, où il a prononcé un discours à l'ouverture du 36e forum international pour la Paix organisée par la communauté catholique italienne Sant'Egidio.

Guerre en Ukraine, euthanasie et ouverture du forum pour la paix de la communauté Sant’Egidio, Emmanuel Macron est à Rome ce lundi 24 octobre, il a notamment rencontré le pape François.

Accompagné de son épouse Brigitte Macron, le chef de l’Etat français a été reçu au palais apostolique qui jouxte la basilique Saint-Pierre de Rome pour une audience privée qui a duré 55 minutes. Sur des images diffusées par le Vatican, les deux hommes sont apparus souriants, M. Macron tutoyant le souverain pontife comme il l’avait fait en 2021. Ils se sont ensuite livré au traditionnel échange de cadeaux. Le pape a offert au président français une médaille en bronze représentant la place Saint-Pierre. M. Macron a offert une édition du « Traité pour la paix perpétuelle » d’Emmanuel Kant datant de 1796.

Selon l’Elysée, l’entretien devait aussi porter sur les débats de société en France, comme l’accueil des réfugiés et peut-être la fin de vie. Le pape s’est élevé vendredi 21 octobre contre l’euthanasie lors d’un discours devant des élus français, au moment même où Paris s’apprête à lancer une convention citoyenne sur cette question délicate pour aboutir à un éventuel changement de la loi.

« Priez pour moi », a demandé le pape en saluant le couple Macron. « Je prie pour vous tous les jours », a répondu Mme Macron. A l’issue de ce tête-à-tête, François a échangé pendant une quinzaine de minutes avec la délégation française. Cette rencontre a été suivie d’un entretien avec le secrétaire d’état du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, ainsi qu’avec le secrétaire pour les relations avec les États de la secrétairerie d’État, le cardinal Gallagher.

Le « Cri pour la paix » d’Emmanuel Macron à Rome ?

Le président Macron est depuis dimanche à Rome, où il a prononcé un discours à l’ouverture du 36e forum international pour la Paix organisée par la communauté catholique italienne Sant’Egidio.

Il y a livré un plaidoyer pour la paix en Ukraine, tout en soulignant que celle-ci ne pourrait intervenir que quand les Ukrainiens « le décideront » et selon les « termes » de Kiev. « À un moment, en fonction de l’évolution des choses et quand le peuple ukrainien et ses dirigeants l’auront décidé, dans les termes qu’ils auront décidé, la paix se bâtira avec l’autre, qui est l’ennemi d’aujourd’hui, autour d’une table », a estimé le président français. Tout en soutenant diplomatiquement et militairement l’Ukraine, le chef de l’Etat français assume depuis le début du conflit ukrainien en février de continuer à parler à son homologue russe Vladimir Poutine, à la différence d’autres dirigeants occidentaux et notamment du président américain Joe Biden.

Il a encore plaidé, vendredi à Bruxelles, pour que Kiev et Moscou reviennent « autour de la table » lorsque ce sera « acceptable » pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky  mais aussi « le plus tôt possible ». Cette position a parfois été critiquée et Emmanuel Macron a profité de son discours de dimanche pour la justifier devant des centaines de responsables politiques et religieux du monde entier réunis pour ce forum de trois jours.

« Parler de paix et appeler à la paix aujourd’hui peut avoir quelque chose d’insupportable pour celles et ceux qui se battent pour leur liberté, et (leur) donner le sentiment d’être en quelque sorte trahis », a reconnu Emmanuel Macron. Mais il a martelé qu’il fallait avoir le « courage » de « vouloir la paix », même si « imaginer la paix en temps de guerre » est « le plus grand des impensables ». Il a néanmoins estimé que la paix ne devait pas être « capturée par le pouvoir russe », ni « la consécration de la loi du plus fort », « ni le cessez-le-feu, ce qui viendrait consacrer un état de fait ».

Emmanuel Macron, qui s’est présenté comme « le président d’une République laïque qui a une histoire parfois complexe avec les religions », a demandé à ces dernières de « résister ». « Ce devoir de résistance des religions », « c’est celui qui consiste à défendre la dignité de chacun », « à ne jamais céder en quelque sorte à la pulsion de pureté que d’aucuns voudraient convoquer », a-t-il affirmé.

Et cela vaut à ses yeux en cas de conflit militaire, mais aussi face au « retour de la violence », « des colères » et « des grandes peurs » qui agite les sociétés occidentales, avec « une forme de relativisme qui se généralise ».

Le président français a rencontré dimanche soir en catimini la nouvelle Présidente du Conseil des ministres d’Italie, Giorgia Meloni, devenant le premier dirigeant étranger à s’entretenir avec elle.

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