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Osons la gratuité • 07h05
Reprenons notre réflexion sur le mystère de la gratuité de Dieu révélé par la Passion, la mort et la résurrection de Jésus Christ. Dans son étude scientifique « La Passion de Jésus Christ selon le chirurgien », le Dr Pierre Barbet¹ conclue que les tourments du Christ ne sont pas imaginables. Un tel acharnement du mal peut nous conduire à adopter une conception déviante de Dieu de plusieurs façons. J’aimerai en mentionner deux qui sont particulièrement actuelles.
Nier l’utilité de la gratuité de Dieu C’est la voix qui rejette l’humanité du Christ, qui refuse de considérer que le Christ était aussi un homme fait de chair et de sang tout comme nous ; et à quoi nous servirait la gratuité du Christ s’il n’a pas vraiment souffert dans la chair humaine ? C’est la porte ouverte à la perte pour de nombreuses personnes du don que le Christ a fait de son précieux Corps et de son Précieux Sang sur la Croix. Cette voix pernicieuse nie l’utilité du saint sacrifice de la Croix, elle nous conduit à la relativiser la gratuité du bien que nous devons-faire à notre tour, en particulier aux pauvres. De là pourquoi faire le bien si ce n’est pas notre intérêt ? Pourquoi venir en aide à ceux qui ne rapportent pas assez ?
La seconde déviation est de nier l’efficacité de la gratuité de Dieu L’injustice des violences subies par le Christ peuvent être perçues comme trop éloignées de notre compréhension de la bonté de Dieu : cela peut nous conduire à nier la toute-puissance de Dieu. Face à la barbarie endurée par le Christ pendant plus de 4 heures, nous pourrions considérer la mort du Christ comme l’échec de Dieu, comme l’inefficacité du sacrifice du Christ et du don qu’il nous a fait de sa vie sur la Croix. De là découle une autre forme de découragement qui invite à affirmer l’inefficacité du sacrifice du Christ sur la Croix et à ne pas chercher à imiter la gratuité de Dieu. C’est la voix de l’appel au relativisme religieux, à considérer que toutes les religions peuvent nous sauver, de manière différente certes, mais réelle. La Croix est vidée de son sens le plus essentielle.
Pour résumer, nier l’efficacité ou l’utilité de la gratuité de Dieu sont deux facettes d’un même regard, un regard mal ajusté sur le mystère de la Passion du Christ. Or ces déviations sont très fréquentes dans ce siècle meurtri par le retour de la barbarie : la négation de l’efficacité de la gratuité de Dieu entraîne une apostasie pratique au sein même de la catholicité où le péché est de plus en plus excusé et toléré en même temps que l’on affirme l’inefficacité des commandements de Dieu et de ses préceptes pour conduire la vie morale moderne. La négation de l’utilité de la gratuité de Dieu a conduit en Occident à l’oubli, pour ne pas dire au quasi abandon de la pratique des Sacrements, spécialement celui de la Pénitence et de l’Eucharistie, et à une incompréhension du salut ordonné au Baptême.
Chers amis, dans ces jours qui suivent le Saint jour de Pâques, nous sommes invités à contempler le mystère de la gratuité de Dieu sur la Croix comme le mystère de l’humilité de l’amour divin qui s’abaisse jusqu’à prendre notre condition humaine. En ce sens, le temps de la fête de Pâques, jusqu’à la Pentecôte, reste une invitation urgente à redevenir missionnaire. Comment cela ? Et bien à chaque fois que nous retrouvons le courage de dénoncer la négation ou la diminution de la gratuité de Dieu et de proclamer la réalité de sa Passion et de sa gratuité, Dieu est là.
¹ Cf Dr Pierre Barbet, La Passion de Jésus Christ selon le chirurgien, MédiasPaul, 2000
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