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Osons la gratuité • 07h05
Nous avons été créés pour le Ciel, recherchons donc le Ciel et les choses célestes. Or pour la société occidentale actuelle, la science et l’économie sont les deux mamelles de cette nouvelle culture où l’argent est roi. Dieu est relégué à la sphère privée et le plus souvent mis à l’écart des regards de ceux qui le cherchent en rentrant dans une église. Désormais, ce n’est plus l’homme qui doit se justifier devant Dieu, mais comme le notait Benoît XVI c’est « Dieu qui doit se justifier devant l’homme devant toutes les horreurs du monde et de la misère humaine, qui, en dernière analyse, dépendraient de lui. «¹ Alors l’homme contemporain, aveuglé par le pouvoir des connaissances scientifiques, paralysé par l’argent et la recherche du pouvoir, déclare Dieu coupable, coupable des injustices sociales, coupable de la mort de ceux qui n’ont pas accès au développement humain. Pourtant, derrière ce vernis de dédain pour les choses du Ciel et de sur confiance dans tout ce qui est matériel, la parole divine ne cesse de travailler les âmes qui laisse leur porte ouverte à la voix de Jésus-Christ « Nul ne peut servir deux maîtres : ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent. »². Car nous le voyons bien, là où dominent la culture du profit et de la puissance à tout prix, la logique de gratuité et le principe du don de soi sont les derniers remparts contre le retour de la barbarie et la perte de la foi héritée des apôtres.
C’était déjà le cas deux siècles avant la naissance de Jésus-Christ lorsque la culture grecque façonnait à marche forcée la culture des citoyens et la foi des juifs. Cette culture a conduit certains prêtres à ne montrer « plus aucun zèle pour le service de l’autel » s’empressant « de prendre part (…) aux exercices proscrits par la loi (…) Ne faisant aucun cas des dignités paternelles, ils tenaient en haute estime les distinctions des Grecs. C’est pourquoi ils furent en proie à de terribles difficultés et, dans ceux-là même dont ils imitaient le genre de vie et auxquels ils voulaient ressembler en tout, ils trouvèrent des ennemis et des oppresseurs ».³ Alors si nous avons encore de nombreux saints prêtres parmi nous, prions pour tous les prêtres car la question qui se pose face à la crise de l’église est de savoir si il est juste de privilégier la recherche d’argent pour couvrir les charges des diocèses, de lever des fonds pour compenser la baisse du denier du culte, si la priorité est d’embaucher des laïcs pour combler la baisse dramatique des vocations sacerdotales, ou encore d’organiser des réunions et de payer des rapports et des prestations de conseil pour bâtir son avenir. Bref d’adopter la façon de parler du monde pour s’en faire un ami, est-elle de s’agenouiller devant sa façon de faire pour l’imiter ? Si un grand nombre de nos contemporains s’en réjouissent, certains sont convaincus que ce programme contribue à augmenter et rendre plus terribles encore les difficultés de l’église.
Et bien chers amis, dans ce siècle où la culture dominante n’est plus la recherche de la sagesse et des vertus, mais le droit de dire à Dieu ce qu’il doit faire pour nous, retenons que si nous avons été créées pour le Ciel, nous devons rechercher au sein de l’église les choses célestes. L’église retrouvera très certainement une juste estime d’elle-même et le respect de ses adversaires en suivant les pas des saints et des martyrs plutôt que ceux de la finance et de la science. Le temps presse, la rébellion gronde en son sein contre sa divine autorité et la sainteté du sacerdoce.
¹ Cf Entretien accordé au père jésuite Daniele Libanori à Rome dans le cadre d’un colloque sur la foi à Rome 8-10 octobre 2015, publié dans l’Osservatore Romano le 16 mars 2016
² (Mt 6, 24)
³ Cf (2 Machabées, 4; 14-16)
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