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Saint Joseph est un modèle de don désintéressé très nécessaire pour notre temps – partie I

18.03.23
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Saint Joseph est un modèle de don désintéressé très nécessaire pour notre temps – partie...

Osons la gratuité 07h05

Nous avons souligné à plusieurs reprises dans ces chroniques la joie de pratiquer le don de soi désintéressé. Et il est urgent de faire redécouvrir cette joie à ceux qui n’ont connu que la culture très matérialiste du don, celle du donnant donnant, ou à ceux qui ignorent la vie et les enseignements du Christ, qui nous a commandé d’aimer comme il nous a aimé¹. Oh je n’ignore pas la difficulté réelle de vaincre en soi ce besoin de reconnaissance quand nous rendons service, ou alors ce penchant à poser nos conditions ou à exiger une contrepartie lorsque le bien s’avère plus couteux que prévu, ou lorsqu’il nous expose à de vrais risques pour notre santé ou pour notre sécurité. Faire le bien gratuitement tel que le Christ nous demande de le faire en son nom, là où Il est particulièrement combattu et déclaré persona non grata, en offrant nos sacrifices et en acceptant dans la prière les inévitables épreuves qui en résultent, est au cœur du catholicisme. Cette attitude devient de plus en plus difficile à tenir, elle est même combattue dans cette société occidentale post chrétienne qui ne supporte pas la bonté désintéressée, cette gratuité qui rappelle à l’évidence le Ciel et qui ne vient pas de la terre. Oh vous me direz, il n’est pas évident de retrouver par soi-même la joie du don gratuit lorsque qu’une partie croissante de nos contemporains ne croient plus que Dieu existe, qu’Il est une personne vivante, avec un cœur, qu’Il nous aime personnellement, gratuitement et infiniment. Comment retrouver sur terre le sens de notre vie, comment ne pas utiliser l’autre comme un moyen de s’enrichir ou comme un objet de plaisir sans la vertu de charité que seul Dieu peut nous donner ? Alors justement, là où la colonisation idéologique en matière de lutte contre la pauvreté a sacralisé le donnant donnant, quel modèle vivant de gratuité, quel modèle enthousiasmant de don de soi authentique pouvons-nous encore suivre ?

Alors pour répondre à ces questions, auxquelles la science et la psychologie, ces grandes prophétesses de nos temps modernes, n’ont pas grand-chose à nous apporter, il me semble qu’il faut oser parler à nouveau du Ciel d’où nous contemplent les figures historiques des grands saints de la charité. Leurs vies et leurs enseignements ont tissé sur plus de deux mille ans ce patrimoine religieux et moral unique au monde qui caractérise ce qu’a été la Catholicité en Occident. En ce jour² où nous fêtons Saint Joseph, cette grande figure un peu oubliée de la Sainte famille, j’aimerai rappeler, en suivant les pas de la Tradition Catholique, combien la figure de Saint Joseph est un modèle de don de soi désintéressé très nécessaire pour notre temps. Comme le rappelait Saint Jean Paul II : « Par le sacrifice total de soi, Joseph exprime son amour généreux pour la Mère de Dieu, lui faisant le « don sponsal de lui-même ». Bien que décidé à se retirer pour ne pas faire obstacle au plan de Dieu qui était en train de se réaliser en elle, sur l’ordre exprès de l’Ange, il la garde chez lui et respecte son appartenance exclusive à Dieu ».³

Alors chers amis, n’oublions pas que Saint Joseph est un modèle de don désintéressé car pour l’église catholique, Saint Joseph est le modèle de l’homme juste. Qu’est-ce à dire ? Et bien, qu’il a accepté la mission que Dieu lui a donné sans rien réclamer pour lui, ni salaire ni convention collective de travail, ni retraite ni assurance santé, ni même estime ou compréhension de ses contemporains. Saint Joseph a fait ce que Dieu lui a demandé jusqu’à son dernier souffle, silencieux et effacé dans le service de la sainte famille, exerçant son métier de charpentier dans un sacrifice complet de tout ce qu’il aurait pu désirer ou espérer pour lui-même.

¹ Jn (15, 5.8,10-11)

² La solennité de Saint Joseph dans l’Église universelle a été fixée depuis le XVème siècle au 19 mars, pendant la 5ème semaine de Carême et juste avant la solennité de l’Annonciation

³ Cf Saint Jean Paul II, Redemptoris Custos, n°20

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