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La Passion de Jésus Christ révèle le mystère de la gratuité de Dieu – partie III

15.04.23
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La Passion de Jésus Christ révèle le mystère de la gratuité de Dieu – partie...

Osons la gratuité 07h05

Poursuivons notre réflexion sur le mystère de la gratuité de Dieu qui a été révélé au plus haut point par la Passion, la mort et la résurrection de Jésus Christ. Même si nous ne savons pas qui est l’homme du linceul, nous savons en revanche par les récits de la Passion que le linceul de Turin est un témoin du supplice que le Christ a subi dans sa chair. Dans son étude scientifique « La Passion de Jésus Christ selon le chirurgien », le Dr Pierre Barbet¹ conclue que les tourments du Christ ne sont pas imaginables. Un tel acharnement du mal peut nous conduire à adopter une conception déviante de Dieu de plusieurs façons. J’aimerai en mentionner deux qui sont particulièrement actuelles :

Rejeter l’existence de Dieu et donc de la gratuité : la peur ou le rejet de la gratuité avec laquelle le Christ va au-devant de sa Passion et en subit toutes les souffrances par amour pour nous peut conduire à nier la réalité de la divinité du Christ et donc la réalité de l’existence de Dieu : c’est la voix d’une raison devenue folle qui appelle à l’indépendance vis-à-vis de la vérité révélée, qui conduit à l’apostasie ou à l’athéisme. C’est la première déviance qui peut découler de la peur face au mystère de la Croix : déformer la toute-puissance divine devant le mal, engendrer une pseudo philosophie qui ne cherche plus la vérité et n’aime plus la sagesse car elle postule, sans pouvoir le démontrer ni le contredire, un Dieu qui n’est pas assez fort face au mal.

La seconde déviation est de diminuer la gratuité de l’amour de Dieu : l’irrationnalité apparente avec laquelle le Christ va librement au-devant de sa Passion et en subit pleinement toutes les souffrances peut conduire à nier qu’il soit possible d’agir comme Dieu, c’est-à-dire gratuitement : c’est la voix de la décadence morale. Si nous subissons l’échec de la raison face à la violence des souffrances du Christ lors de sa Passion, nous pourrions en arriver à minimiser la réalité de la souffrance du Christ, l’assimiler à de la magie, et finir par nier la gratuité de l’amour du Christ pour nous.

Oh vous savez, pour résumer, rejeter la gratuité de Dieu ou en diminuer la réalité sont deux facettes d’un même regard, un regard mal ajusté sur le mystère de la Passion du Christ. Ces déviations semblent dominantes dans ce siècle marqué du sceau du retour de la barbarie : le rejet violent de la gratuité de Dieu est devenu un culte satanique, celui des profanations innombrables dans le monde contre le Saint Sacrement ; mais le rejet de la gratuité de Dieu se manifeste malheureusement de plus en plus à l’intérieur de l’église par le désintérêt de l’adoration eucharistique, le manque de vénération et de respect pour le mystère de l’eucharistie de la part de prêtres et d’évêques, ce qui entraîne l’indifférence et l’ignorance des laïcs envers la présence réelle de Jésus-Christ dans ce monde.

Alors chers amis, dans ces jours qui suivent le Saint jour de Pâques, il me semble urgent de rappeler que le mystère de la gratuité de Dieu sur la Croix est le mystère de l’humilité de l’amour divin qui s’abaisse jusqu’à prendre notre condition humaine. En ce sens, le temps de la fête de Pâques, jusqu’à la Pentecôte, reste une invitation urgente à redevenir missionnaire. Comment ? Et bien à chaque fois que nous retrouvons le courage de dénoncer la négation ou la diminution de la gratuité de Dieu et de proclamer la réalité de sa Passion et de sa gratuité, Dieu est là.

¹ Cf Dr Pierre Barbet, La Passion de Jésus Christ selon le chirurgien, MédiasPaul, 2000

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