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Les missionnaires catholiques donnent le cap à suivre pour pratiquer la véritable gratuité /1

03.06.23
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Les missionnaires catholiques donnent le cap à suivre pour pratiquer la véritable gratuité /1

Osons la gratuité 07h05

Car la gratuité issue de l’amour divin, c’est-à-dire la charité qui s’exprime en raison de la foi en Jésus-Christ est la grande inconnue du monde des ONG et de la solidarité publique, de la responsabilité sociale des entreprises comme des amicales laïques. Il est urgent en ce sens de réveiller les consciences face au drame de l’oubli de la gratuité dans la société actuelle. Une civilisation qui fonde l’assistance publique sur le paiement préalable d’un impôt obligatoire et non sur la vérité issue de la foi dénature la gratuité et en vient tôt ou tard à soigner ou à nourrir son prochain en fonction d’horribles critères de rentabilité ou d’utilité. Lorsque l’occident impose aux pauvres ses propres idéologies sur la famille et le mariage, sur la sexualité et le genre comme condition d’une aide internationale au développement, la barbarie signe son retour et exerce une forme de dictature et de violence qui peut conduire au mépris de l’Occident. Seule la véritable gratuité, celle qui coûte quelque chose et qui s’applique jusqu’à son ennemi est le fondement d’un véritable développement humain. La gratuité qui rapporte quelque chose et qui ne voudrait s’appliquer qu’à ceux qui peuvent vous ressembler est une corruption.

Or tous les jours, chacun peut constater, la confusion règne dans les esprits sur ce qu’est la gratuité, que ce soit dans le langage politique et économique, dans la communication sociale et le débat philosophique. Jusque dans le langage lui-même, on ne sait plus ce qu’est la véritable gratuité. Pire, cette gratuité de l’amour de Dieu pour tous les hommes qui coulait dans le sang de Jésus-Christ et qui a fécondé toute la terre depuis la Croix le Vendredi Saint est reniée et combattue. Pour la culture post chrétienne actuelle, pour la civilisation occidentale athée et humaniste dominée par le culte du profit, est gratuit ce qui ne coûte rien au bénéficiaire même si l’intention est que cela rapporte quelque chose au bienfaiteur. Voilà le nouveau dogme, voilà la nouvelle religion de la solidarité post chrétienne : faire le bien en se faisant du bien. Cet esprit de gratuité là, qui a sacralisé le donnant-donnant et légitimé le retour d’ascenseur, reconnaît les mêmes droits à l’erreur et au mensonge, attribue les mêmes mérites au vice et à la vertu, hausse la loi du moindre effort au niveau du don de soi le plus exigeant. Ce faux esprit de gratuité fait beaucoup de mal. Il a enlevé la joie de la gratuité. Donner sans véritable gratuité est un anti -évangile qui s’oppose au témoignage des martyrs de la foi. C’est une contre-culture athée qui renie la foi des saints et l’amour de Jésus-Christ.

Alors dans cette nuit de la gratuité authentique, on en est arrivé à se glorifier de se faire payer pour faire le bien. On a oublié que donner un sourire, donner du temps ne coûte que l’amour que l’on est prêt à mettre dans une relation. En un mot, la civilisation occidentale matérialiste et humaniste a perdu la joie de servir gratuitement les pauvres pour l’amour de Jésus-Christ.

Alors chers amis, et d’ici à la semaine prochaine, n’oublions pas le témoignage à contre-courant des missionnaires qui aujourd’hui encore se laissent cloués sur la croix dans des lieux hostiles et abandonnés pour servir les pauvres qui ne rapportent rien. Car sans eux on ne peut pas accéder aux pauvres là où ils vivent, on ne sait même plus où sont ces pauvres, on ne les entend plus, on ne les voit plus. Les missionnaires nous ouvrent les yeux sur les pauvres. Ils sont là où les pauvres ne veulent pas aller. C’est le signe que c’est le bon cap à suivre pour retrouver le véritable esprit de gratuité.

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