Ce qui me frappe justement dans cette simultanéité des élections et du cinquantenaire, c’est qu’il y a parfaite coexistence pacifique, parce que l’ordre spirituel et l’ordre politique se déploient en parfaite autonomie et en parfaite harmonie. Au stade Yves-du-Manoir, l’évêque n’a soutenu qu’un candidat, Jésus, un candidat qui ne s’opposait à nul autre. C’est une leçon que devraient retenir tous les subtils analystes du vote catholique qui se sont multipliés ces temps-ci. Je ne conteste pas que leur travail ait un objet spécifique, légitime, mais je redoute qu’ils n’oublient l’essentiel. Avant toute projection électorale, toute interprétation idéologique, il y a la réalité sacramentelle de l’Église. Sur cette réalité, beaucoup d’initiatives peuvent se greffer, mais sans elle il n’y a pas d’objet d’étude à observer.
De cette réalité première, la politique ne devrait rien redouter. Il faut lire à ce propos le dernier essai de Jean-Luc Marion [1]. Car il s’agit certes d’une institution, qui s’exprime socialement, mais c’est une institution-communion, dont Pascal dirait qu’elle appartient à l’unique ordre de la charité. C’est cet ordre-là qui se déployait au stade Yves-du-Manoir, dimanche, à Colombes, et l’ordre du politique qui se déployait en même temps électoralement n’avait rien à en redouter, et beaucoup à en recevoir. Mais expliquer pourquoi réclamerait un peu plus de temps que je n’en dispose.