Cette citation réclamerait un long commentaire. On pourrait notamment s’interroger sur cette étrange attente d’un rituel de la mort de la part de la République. Comme si ladite République avait la capacité de se substituer à tout ce que sous-entend le concept de religion. La confusion est constante en France lorsqu’on parle de laïcité : s’agit-il de la séparation du spirituel et du temporel, ou s’agit-il de la création d’un substitut de religion ? Auguste Comte avait inventé sa religion de l’humanité, et lorsqu’on parle de baptême laïc, on se situe dans le même registre mimétique, mais on bafoue ipso facto la séparation des ordres, en conférant à l’État laïque ce qu’il ne saurait revendiquer, sauf à n’être plus laïque.
Mais ce n’est pas l’essentiel. La véritable objection que l’on pourrait faire au papier de Luc Le Vaillant s’est d’éviter l’essentiel de la cérémonie religieuse de la Madeleine, en passant complètement sous silence l’extraordinaire homélie de Mgr de Sinéty, prononcée dans la suite des textes de l’Écriture sainte. On comprend qu’il n’ait pas osé, parce que ses sarcasmes auraient paru dérisoires face à la force éclatante du message évangélique qui, dans ces circonstances, atteignait l’immense foule dans l’intimité d’un chacun, au-delà de tout le décorum : « Comme Jean-Philippe devenu Johnny Hallyday, nous sommes tous appelés à laisser percer en nous cette lumière divine qui fait de nous des icônes de l’Amour de Dieu plutôt que des idoles dont la vie s’épuise. »