
Ce site web utilise des cookies nous permettant d'analyser notre trafic et d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux.
En savoir plus sur notre politique de confidentialité
Suivre ou imiter Jésus ? Les deux bien sûr, qui ne font qu’un. Mais il y a une nuance que bien des exégètes ne relèvent pas ou minimisent, à partir d’un fait constatable : dans les Évangiles, Jésus demande toujours qu’on le suive, qu’on marche à sa suite, derrière lui et une seule fois qu’on l’imite – au lavement des pieds. A l’inverse, Saint Paul, lui, demande qu’on imite Dieu, le Christ, les croyants et lui-même, mais n’utilise le verbe suivre que pour parler de règle, d’enseignement, de conduite – et pas une seule fois pour demander qu’on suive le Christ.
Bien sûr les situations expliquent en partie la différence des mots : Jésus est présent dans les Évangiles et sa demande est d’abord très concrète – il est facile de le voir marchant en tête sur les chemins avec les apôtres, les saintes femmes, les 72 et d’autres derrière lui. Tandis que Paul, qui n’a pas connu le Christ selon la chair, explicite la relation avec lui. Mais c’est un peu court. Quand Jésus parle de prendre sa croix et de le suivre, il ne demande pas à tous ceux qui l’entendent de l’imiter en allant au Golgotha pour y être crucifiés eux aussi, mais il annonce que marcher avec lui sur la voie de Dieu, c’est certes exaltant, avec le Royaume de Dieu, la vie éternelle et sa béatitude au bout, mais aussi crucifiant – c’est d’ailleurs l’adjectif qui en français correspond au mot croix Les deux bien sûr se rejoignent mais suivre et donc marcher avec n’est pas exactement imiter : l’accent est mis sur la dynamique du marcher avec ; l’imitation, elle implique plutôt de copier, de ressembler. Saint François d’Assise qui n’avait jamais fait d’exégèse mais connaissait par cœur et surtout par le cœur son Évangile, fait comme Jésus : il parle toujours de suivre celui-ci et le saint Évangile, et il jamais d’imitation, même si lui-même offre la plus grande possible quand il est gratifié des stigmates. Alors, suivre ou imiter Jésus ? Saint Pierre nous répond : lui unit les deux, ce qui donne une conclusion à cette réflexion : dans sa Première lettre, il demande de suivre les traces de Jésus, car celui-ci à souffert pour nous, et laissé un modèle – l’imiter c’est le suivre, le suivre, c’est l’imiter : les deux s’unissent dans le même amour en acte de Jésus.