"Aujourd'hui encore, des chrétiens sont tués au nom de leur foi. Et le martyre ce n'est pas que l'histoire passée de l'Eglise c'est aussi son actualité. C'est notre devoir à l'AED de témoigner, à la fois des détresses des chrétiens dans le monde mais aussi de leur foi admirable et de leur espérance." explique Benoît de Blanpré au micro d'Etienne Pépin. "Persécutés et oubliés ?" évalue la situation de dix-huit pays "où les violations de la liberté religieuse à l'encontre des chrétiens sont particulièrement préoccupantes". Des situations qui se sont dégradées dans des "régions spécifiques" et non sur l'ensemble d'un pays. "Dans 60% des pays étudiés, les violations des droits de l'homme à l'encontre des chrétiens ont augmenté depuis le dernier rapport" peut-on lire. "Il y a plusieurs grands ennemis précise le directeur de l'AED, on pourrait identifier d'abord les pouvoirs autoritaires qu'on retrouve parfois en Asie ou en Amérique latine, des pouvoirs forts qui détestent la liberté et la vérité et pour pouvoir assurer leur hégémonie et leur autorité ils ne veulent surtout pas être empêchés." Au Moyen-Orient, berceau historique du christianisme, les communautés chrétiennes se raréfient, victimes d’une pression constante due aux conflits et aux persécutions religieuses. Au Sahel, le djihadisme menace de plus en plus violemment chrétiens et musulmans modérés. En Asie, le harcèlement prend diverses formes, tandis qu’en Amérique latine, les pouvoirs autoritaires font des chrétiens une cible privilégiée, à l'image du Nicaragua où des évêques et des prêtres ont été emprisonnés pour s'être opposés au pouvoir en place. Certains ont dû fuir dans d'autres pays pour échapper au gouvernement d'Ortega.
La présence de l'Eglise est essentielle dans les région en crise, car elle assure l'éducation, le soin et parfois elle permet l'équilibre de certaines régions. En visite au Liban, où l'AED est en mission, Benoît de Blanpré raconte avoir questionné un imam sur le rôle de l'Eglise dans cette région du Moyen-Orient, "cet imam m'a dit : qui tient aujourd'hui les écoles ? Qui tient les dispensaires ? Qui tient les hôpitaux ? Qui distribue des médicaments ? Qui distribue des vêtements ? c'est l'Église. Et si vous partez, alors il y aura tout un pan de l'attention à l'ensemble de la population qui va disparaître." Une présence de l'Eglise qui est "absolument essentielle martèle le directeur de l'AED, il est essentiel que l'Église reste présente, que les chrétiens restent présents. Si ce n'est pas le cas, objectivement il s'agira d'un profond déséquilibre de cette région qui aura des conséquences dramatiques, non seulement pour cette région du Moyen-Orient, mais beaucoup plus largement je pense."
En 2024, dans le monde, des chrétiens sont tués pour leur foi. Au Nigéria, près de 300 chrétiens ont été massacrés la veille de Noël l'année dernière par des centaines de militants peuls. Pour Benoît de Blanpré, "c'est un des pays où les chrétiens sont les plus martyrisés au monde, où aller à la messe se fait au risque de sa vie, notamment au nord du pays. Dans ce même pays où vivre sa vie chrétienne est au risque de sa vie, j'ai vu des séminaires pleins à craquer. Des jeunes hommes qui savent véritablement pourquoi ils s'engagent, toutes les difficultés qu'ils pourront rencontrer et qui justement choisissent le Christ. Et vous voyez justement le martyr, c'est la foi qui est éprouvée au feu de la vérité et on ne peut pas tricher." Depuis quelques années, l'Aide à l'Eglise en Détresse a choisi de rendre visible la souffrance, de tous ces chrétiens persécutés, en parant de rouge les grandes églises. Cette année, Notre-Dame de Paris, la Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre ou encore la Sagrada Familia à Barcelone ont été choisies pour participer à la "Red Week". Une "Semaine Rouge" également de témoignages puisque la "Nuit des Témoins" se tiendra à Ajaccio, Rennes, Versailles, Bayonne et Paris avec des témoins venus d'Arménie, du Burkina Faso et du Pakistan. Des témoins d'espérance que vous pourrez entendre sur notre antenne, en direct, ce vendredi 22 novembre de 20h à 22h avec Marie-Leïla Coussa.
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