Dans les hauteurs des Alpes françaises, à pas moins de 1300 mètres d’altitude, se tient un petit cabanon humide. Personne ne connaît son emplacement exact. C’est là que vit sœur Catherine ; depuis 1995, elle préfère la solitude à la vie de communauté et offre un témoignage universel de sobriété et de quête spirituelle. Au cœur d’un environnement rude où les hivers peuvent parfois descendre jusqu’à -30°, elle établit un parallèle entre le dépouillement et la profondeur spirituelle. A travers son Manuel de Vigilance spirituelle, elle partage une sorte de mode d’emploi pour le discernement et une vie spirituelle authentique. 

 Un mode de vie antique, mais qui répond aux quêtes modernes 

Au cœur d’une société qui possède tout, et pourtant en quête d’une spiritualité manquante, sœur Catherine souligne la richesse trop méconnue des traditions chrétiennes. Elle, qui ne possède rien, souligne que le consumérisme est un danger. Comment retrouver la sérénité dans un monde saturé d'informations et de sollicitations ? En retrouvant une intériorité profonde et vivant selon des valeurs spirituelles essentielles. « Il y a une forme de vérité qui est une forme de sanction aussi par rapport aux égarements de notre société, » dit-elle. C’est un mode de vie radical qui inspire beaucoup de communautés de tous bords religieux ; cependant Sr Catherine insiste sur le fait qu’il ne faut pas l’imiter pleinement mais s’inspirer de son exemple pour intégrer des temps de méditations, de calme, de prière dans un quotidien souvent surchargé.   

Retrouver la vraie liberté ?

Son manuel indique donc des pratiques concrètes pour développer le discernement et une certaine autonomie spirituelle. Parmi elles, l’action de grâce est une habitude que sœur Catherine recommande fortement. Elle provoque un élan de gratitude envers Dieu, métamorphose les relations humaines et la perception de la vie. Autre conseil donné, retrouver une vraie liberté, loin de l’instantanéité que la technologie nous propose, dans la lenteur d’une sincère connexion avec Dieu.  

Isolée mais au contact du monde, sœur Catherine limite ses sorties car elle reste attachée et fidèle à son mode de vie, transmettant toutefois son expérience à travers des livres, des articles ou des interventions ponctuelles dans les médias. Elle continue de donner des pistes pour “retrouver la grande liberté (...) pas celle qui consiste à faire faire des fautes ou se tromper. Celle qui permet d’accéder à Dieu et à la plénitude de la vérité et de la lumière.” Une invitation à gravir sa propre montagne pour être au-dessus des nuages ? Surement !