Père Michel Fédou: Peut-on dire que Dieu compatit aux souffrances des hommes ?Et si, en cette fête de l’Ascension, nous prenions la mesure d’une disposition humaine et divine - que tout être peut éprouver. Il s’agit de la compassion. Cette notion fait partie des mots à redécouvrir mais surtout à bien comprendre pour ne pas être dévoyée. La victimisation pousse à la compassion, en abuse souvent. Peut-être que cette attitude est une survivance du christianisme où Jésus, souffrant sa Passion, est la Victime par excellence. Ces derniers temps, l’épiscopat a redit sa profonde compassion envers toutes les personnes victimes des abus. Mais la compassion se décline à d’autres registres, qu’il s’agisse de la souffrance des animaux ou même de la nature violentée. Une autre question clé se pose, celle du mal : Dieu n’est pas indifférent, impassible et lointain. Il n’est pas absent, puisqu’il compatit lui-même, comme le montre le père Michel Fédou, professeur émérite de patristique et de théologie dogmatique aux Facultés Loyola Paris, lauréat du prix Ratzinger en 2022. Il a publié un ouvrage intitulé La compassion de Dieu - retour au cœur du christianisme (DDB)