20.04.23 Louis-Marie Picard Catégorie(s) : Actualité Vie de l'Eglise

Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg démissionne

L'archevêque de Strasbourg Luc Ravel a annoncé sa démission dans un communiqué transmis jeudi à l'AFP.

L’archevêque de Strasbourg Luc Ravel a annoncé sa démission dans un communiqué transmis jeudi à l’AFP.

« Ma décision est prise depuis longtemps ». C’est ce qu’a affirmé Mgr Luc Ravel en petit comité ce matin. Devant des proches collaborateurs, il s’est dit « fatigué abattu, déçu, choqué par les révélations dans la presse et les tensions dans le diocèse ». Cet après-midi, dans un communiqué à l’AFP il l’a confirmé. »La paix étant le bien suprême (…), j’ai présenté ma démission au Saint Père, pour qui je prie tous les jours ». L’archevêque de Strasbourg, n’a pas souhaité révèler les motifs de sa démission. Selon une personne de son entourage contactée par Radio Notre Dame, sa décision a été prise depuis sa rencontre à Rome avec le cardinal Ouellet à l’automne. On voyait bien que « des choses n’avancaient plus ».

Polytechnicien, Mgr Luc Ravel se tourne vers la prêtrise et est ordonné en 1988. Ce fils de général est consacré évêque pour le diocèse aux Armées en 2009 et est nommé en février 2017 par le pape François pour l’archidiocèse concordataire de Strasbourg. Visé par une inspection ordonnée par le Vatican, il aurait alors refusé de démissionner jusqu’à ce jeudi 20 avril. Une inspection qu’il a toujours refusé de commenter.
Critiqué pour sa gouvernance et , il assure dans son communiqué avoir « toujours agi au plus près du droit et de [sa ]conscience, en ayant beaucoup consulté à chaque décision, pour prendre des mesures difficiles, (…) « Les implications pénales d’un certain nombre de dossiers relèvent de l’institution judiciaire », poursuit-il, « Pour le reste, le secret pontifical, que nous avons à respecter, relève du Nonce apostolique ».
Un prêtre du diocèse de Strasbourg le voit comme « un homme mystérieux, proche et lointain, doué d’intelligence, mais ne percevant pas la répercussion de l’idée ou de la décision dans le coeur des gens ou des institutions. »

En vertu du régime concordataire en Alsace-Moselle, l’archevêque de Strasbourg est nommé par décret du président de la République, après décision du Saint-Siège. Le diocèse est en attente de la confirmation du Saint-Siège et de la présidence de la République de cette démission. Dans l’attente également de la nomination d’un administrateur apostolique pour s’occuper des affaires courantes.

Une question canonique demeure : qui appellera aux ordres les deux futurs prêtres comme le prévoit la procédure canonique. Mgr Christian Kratz avait été écarté par Mgr Ravel pour sa mauvaise gestion d’un cas d’abus. Mgr Gilles Reithinger, a quant à lui été entendu dans le cadre d’une enquête pour viols aggravés visant un prêtre des Missions Étrangères de Paris qu’il dirigeait avant sa nomination à Strasbourg.

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