JMJ 2023 : l’amnistie annoncée de jeunes délinquants fait polémique
Lundi 19 juin, le gouvernement portugais du socialiste António Costa a approuvé en Conseil des Ministres un projet de loi instaurant une grâce de peines et une amnistie pour les crimes et délits commis par des délinquants de 16 à 30 ans, « dans le cadre » des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) 2023.
Le gouvernement portugais a approuvé, lundi 19 juin, un projet de loi pour une amnistie judiciaire des peines et une réduction, jusqu’à un an, des condamnations pour les jeunes. La proposition doit encore être votée au Parlement portugais puis promulguée par le Président Marcelo Rebelo de Sousa. Dans un communiqué, le gouvernement a précisé que ces « mesures de clémence » sont « axées sur les jeunes », en vue des JMJ au Portugal, du 2 au 6 août.
Des annonces précises et particulières
L’Etat se justifie et précise qu’il accordera « une grâce d’un an pour toutes les peines d’emprisonnement allant jusqu’à huit ans, en plus d’un régime d’amnistie qui comprend les infractions administratives dont le plafond d’amende ne dépasse pas 1 000 euros et les infractions pénales dont la peine n’excède pas un an d’emprisonnement ». En somme, les Portugais sont dans une position de pardon et souhaitent donner une seconde chance aux délinquants responsables d’infractions, crimes et délits commis jusqu’au lundi 19 juin 2023. Mais quelques exceptions existeront, comme le précise le communiqué gouvernemental : les individus accusés des « crimes d’homicide, d’infanticide, de violence domestique, de mauvais traitement, […] de mariage forcé, de séquestration, […] ou de corruption ». Quant aux trafiquants de drogues, ils ne seront pas inclus dans cette liste, ce qui cause l’ire de l’extrême-droite, à commencer par André Ventura (proche de Marine Le Pen), président-fondateur du Chega!. Ce dernier pointe du doigt une « énorme erreur » et accuse le Premier-ministre, António Costa, sur les réseaux sociaux de vouloir un « dévergondage total » du pays.
Une application des enseignements de François
Cette annonce n’est en rien politique, selon les autorités locales, mais est une application des enseignements de François, depuis son arrivée au Vatican en 2013. Pour preuve, le gouvernement se justifie et annonce que ces mesures seront bientôt votées « dans le cadre de la tenue au Portugal des Journées mondiales de la Jeunesse, auxquelles assistera Sa Sainteté le Pape François, dont le témoignage de vie et le pontificat est fortement marqué par l’exhortation à la réinsertion sociale des personnes en conflit avec la loi pénale ».