16.09.22 Camille Meyer Catégorie(s) : Vatican

Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse du pape François.

Aux journalistes présents sur le vol de retour du Kazakhstan, François a rappelé la nécessité du dialogue avec les pays en guerre ou en tensions avec l’Eglise catholique. Le pape a insisté jeudi 15 septembre sur la nécessité de « dialoguer » avec notamment la Chine et le Nicaragua, où des hauts responsables catholiques font l’objet de…

Aux journalistes présents sur le vol de retour du Kazakhstan, François a rappelé la nécessité du dialogue avec les pays en guerre ou en tensions avec l’Eglise catholique.

Le pape a insisté jeudi 15 septembre sur la nécessité de « dialoguer » avec notamment la Chine et le Nicaragua, où des hauts responsables catholiques font l’objet de procédures restrictives par les autorités.

Interrogé au sujet du cardinal Zen, un des plus hauts dignitaires de l’Eglise catholique en Asie, arrêté début mai avec d’autres figures pro-démocratie à Hong Kong.  « Nous avons choisi la voie du dialogue a indiqué le pape, qualifier la Chine de démocratie, moi, je ne le ferais pas, parce que c’est un pays si complexe. (…) Nous devons avancer en dialoguant. Moi, je cherche à m’abstenir de la juger. » a-t-il poursuivi.

Le pape a également insisté sur la nécessité de « ne jamais arrêter le dialogue » avec le Nicaragua, où les tensions croissent entre l’Etat et l’Eglise catholique après l’arrestation d’un évêque critique du régime. « Il y a eu des discussions avec le gouvernement, il y a un dialogue. Cela ne signifie pas qu’on approuve tout ce que fait le gouvernement ou qu’on désapprouve tout, non. (…) » a nuancé le pape argentin.

En mars, le Nicaragua avait expulsé l’ambassadeur du Vatican. Et en août, Mgr Rolando Alvarez, critique du régime, a été arrêté et « assigné à résidence« , selon la police qui a invoqué des activités « déstabilisantes et provocatrices » de l’évêque. « Il a des choses que l’on ne comprend pas. Reconduire un nonce à la frontière, c’est une chose grave diplomatiquement. » a affirmé François.

Moralité et guerre juste

Interrogé la nécessité de fournir des armes à l’Ukraine, le souverain pontife estime que « c’est une décision politique qui peut être morale, moralement acceptée, si les conditions de moralité sont réunies », a-t-il déclaré. « Mais cela peut être immoral si cela se fait avec l’intention de provoquer plus de guerres ou de vendre plus d’armes, ou se débarrasser des armes qui ne servent plus. La motivation est ce qui qualifie en grande partie la moralité de cet acte », a-t-il ajouté, jugeant nécessaire  de « dialoguer » avec « tous » dans une allusion voilée à la Russie avec laquelle le Saint-Siège s’efforce de maintenir une ouverture diplomatique depuis l’invasion de l’Ukraine.

Se défendre est non seulement licite mais c’est aussi une expression d’amour de la patrie. Qui ne se défend pas, n’aime pas, mais qui défend, aime », souligne François, qui a multiplié les appels à la paix et condamne fermement l’industrie de l’armement.

« Tuer, laissons cela aux bêtes »

Interrogé par Loup Besmond de Senneville, envoyé spécial de la Croix à Rome, sur l’euthanasie, le pape a répondu fermement : « Tuer, ce n’est pas humain, point. Mais si tu tues avec des motivations, tu finiras par tuer plus. Ce n’est pas humain. Tuer, laissons cela aux bêtes ».

Quant à ses prochains voyages, le pape toujours handicapé par son problème de genou, a annoncé qu’il comptait se rendre à Bahreïn en novembre. Il a également évoqué une possible visite au Soudan du Sud et en République démocratique du Congo en février 2023 en compagnie de Mgr Welby, chef de la Communion anglicane et MR Dr Iain Greenshields, modérateur de l’Assemblée générale de l’Eglise d’Ecosse, visite qui devait initialement avoir lieu en  juillet dernier.

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