05.05.21 Camille Meyer Catégorie(s) : En Quête de Sens

En Quête de Sens : Se faire obéir sans crier, c’est possible !

« Range ta chambre, ne laisse pas traîner tes chaussettes », se faire obéir sans crier, est ce possible ? Quête de sens et conseils au micro de Marie-Ange de Montesquieu. Et si le « il est interdit d’interdire » lancé par l’humoriste Jean Yanne, sur les ondes de RTL avant Mai 68, avait dénaturé le message de la…

« Range ta chambre, ne laisse pas traîner tes chaussettes », se faire obéir sans crier, est ce possible ? Quête de sens et conseils au micro de Marie-Ange de Montesquieu.

Et si le « il est interdit d’interdire » lancé par l’humoriste Jean Yanne, sur les ondes de RTL avant Mai 68, avait dénaturé le message de la psychanalyste Françoise Dolto ?

« Françoise Dolto avait expliqué que l’enfant était « l’égal de l’adulte » explique Nina Bataille, coach certifiée et conférencière,  mais ce n’est pas un adulte en miniature, il a quand même besoin d’un adulte qui a le devoir de l’éduquer. Son message a peut-être été dénaturé à cause du « il est interdit d’interdire » qui était en vogue. Aujourd’hui les parents sont perdus. »

« Est-ce que je dois crier ? est-ce que je ne dois pas crier ? », la confusion est peut-être née dans les années 60-70. Le fantasme du « tout permettre » accordé à Françoise Dolto a été surement victime de nombreux raccourcis » souligne Gaëlle Renard, journaliste de la rubrique psycho de Marie-Claire Enfants, « j’ai du mal avec la notion d’obéissance en fait. On devrait peut-être inventer un nouveau terme. Quand j’entends « ton enfant doit obéir », non, ce n’est pas un chien. » Pour l’ancienne journaliste de l’émission « les Maternelles », l’enjeu n’est pas de savoir ce qu’il faut faire pour se faire obéir mais plutôt « comment faire grandir ? ».

Avec la situation actuelle, crier plus que d’habitude ne fait pas de vous de mauvais parents. Télétravail, stress sont peut-être l’occasion de développer de nouvelles techniques de coaching. Pour ce qui est de l’autorité naturelle, le Docteur Gisèle Georges, pédopsychiatrique, précise qu’elle n’est pas naturelle pour tous, en revanche un enfant qui crie, c’est naturelle, « il crie dès la naissance et il y a ce petit miracle à chaque fois, l’enfant crie et maman sait s’il a faim, s’il a besoin d’être changé. L’enfant sait que s’il crie, ses parents vont comprendre. L’idée c’est d’apprendre à l’enfant qui grandit, à exprimer ces besoins, ces désirs. Il faut prendre le temps pour comprendre et l’expliquer derrière. »

Les techniques pour éviter de moins crier ou de ne plus crier tout court sont nombreuses. Nina Bataille conseille de prendre l’enfant dans ces bras, quand il commence à s’époumoner, « pas en le serrant très fort mais en le contenant, ça va lui permettre de contenir sa colère physiquement, l’enfant va commencer à s’apaiser tout doucement. Cela va prendre un peu de temps, mais quand il se calme, vous pouvez commencer à parler. En neuroscience, on sait que le cortex préfrontal n’est pas très développé chez les tout-petits, d’où le problème pour gérer les émotions fortes ».

« Eduquer un enfant à la tolérance de la frustration »

L’écoute, principe même de la communication non-violente. « La colère n’est jamais contre le parent » précise Gaëlle Renard, il ne faut jamais se sentir visé et atteint, qui protège l’enfant depuis sa naissance ? Papa et maman,  donc ils seront les premiers à payer cette colère. Pour la désamorcer, on peut aider l’enfant à verbaliser avec des choses simples, « tu es fatigué, ce n’est pas facile. »

Enfin le Docteur Gisèle Georges conseille aux parents d’éduquer l’enfant à « la tolérance de la frustration ». Tous confrontés, adultes comme enfants, mais pour cela rappelle Nina Bataille, « il faut apprendre aussi à faire la part entre le désir et le besoin. » 

 

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