De Nuremberg à la Via Dolorosa, histoire du Chemin de Croix
« Cette journée est le sommet de l’Histoire de l’Humanité », disait le père Crespin lors d’un pèlerinage de Radio Notre Dame en Terre Sainte. Le Vendredi Saint est aussi un pèlerinage vers la Croix du Christ. On ne va pas en Terre Sainte sans faire le chemin de croix sur la Via Dolorosa jusqu’au Saint Sépulcre. Aussi…
« Cette journée est le sommet de l’Histoire de l’Humanité », disait le père Crespin lors d’un pèlerinage de Radio Notre Dame en Terre Sainte. Le Vendredi Saint est aussi un pèlerinage vers la Croix du Christ.
On ne va pas en Terre Sainte sans faire le chemin de croix sur la Via Dolorosa jusqu’au Saint Sépulcre. Aussi étrange que cela puisse paraitre, le chemin de croix de la Via Dolorosa est est née d’un concept importé d’Europe. En effet, les premiers chemins de Croix n’ont pas eu lieu à Jérusalem comme on pourrait l’imaginer, mais à Nuremberg comme on peut le lire dans un article de Terre Sainte Magazine d’avril 2016 : « C’est en particulier un Allemand, Martin Ketzel, qui le premier va instaurer à Nuremberg un chemin de croix en plein air, partant d’une des portes de la ville pour s’achever au cimetière de Saint-Jean. (…) Cette représentation fut imitée sous diverses formes un peu partout en Europe, et l’une d’elles de Louvain, en Belgique, inspirera les deux livres de réflexion spirituelle (…) : La pérégrination spirituelle (1563) de Jean Pascha, et Jérusalem au temps du Christ (1584) de Christian van Adrichom, donnèrent pour la première fois la liste des quatorze stations telles que nous les connaissons aujourd’hui.«
Si Martin Ketzel s’est inspiré de la Via Dolorosa, créé au XIV ème siècle par les Franciscains, c’est parce que la « Voie Douloureuse » marquait uniquement les lieux de passages parcourus par Jésus de la sentence de Pilate au Golgotha. C’est l’allemand qui instaurera un chemin marqué de statues d’un Jésus vacillant et portant sa Croix.
Au XVII ème siècles, les stations vont être autorisées dans les églises par « bref pontifical » (dérogation). Innocent XI va donc accorder, en 1686, le droit aux Franciscains d’installer des stations dans leurs églises. Au début du XVIIIe siècle, le pape Clément XII permettra d’étendre cette autorisation dans tous les lieux pieux à conditions que les stations des chemins de croix soient érigées par les Franciscains. Il faudra attendre le Motu proprio Pastorale munus du 30 novembre 1963, sous Paul VI, pour que les évêques puissent autoriser les prêtres à ériger les stations eux mêmes dans ou à l’extérieur de leurs paroisses.
Faire un chemin de Croix ne veut pas dire mimer les dernières heures de Jésus, mais bien de faire mémoire. Au fil des siècles, le nombre de stations va varier avant d’être arrêté à quatorze.
Les quatorze stations
Les stations du Chemin de Croix traditionnel mélangent épisodes évangéliques de la Passion et traditions, ainsi trois d’entre elles ne proviennent pas des évangiles (les 3 chutes de Jésus, sa rencontre avec sa mère et celle avec Véronique).
- Ière Station – Jésus est condamné à mort
- IIème Station – Jésus est chargé de sa Croix
- IIIème Station – Jésus tombe sous le poids de sa Croix
- IVème Station – Jésus rencontre sa très Sainte Mère
- Vème Station – Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa Croix
- VIème Station – Une femme pieuse essuie la face de Jésus
- VIIème Station – Jésus tombe pour la seconde fois
- VIIIème Station – Jésus console les filles de Jérusalem
- IXème Station – Jésus tombe pour la troisième fois
- Xème Station – Jésus est dépouillé de ses vêtements
- XIème Station – Jésus est cloué sur la Croix
- XIIème Station – Jésus meurt sur la Croix
- XIIIème Station – Jésus est descendu de la Croix et remis à sa Mère
- XIVème Station – Jésus est mis au tombeau
Si vous voulez voyager un peu, en ce Vendredi Saint, la Custodie de Terre Sainte propose depuis un mois un chemin de croix virtuel que vous pouvez revivre via leur page Facebook et partant du couvent de la Flagellation, vous pourrez suivre la Via Dolorosa jusqu’au Saint Sépulcre à Jérusalem.