Commission Sauvé : « Que dire, sinon éprouver un infini chagrin (…) ? » Les réactions de Soeur Véronique Margron et Mgr Eric de Moulins-Beaufort

Après deux et demi de travaux, la CIASE a rendu ce mardi 5 octobre un rapport accablant estimant à 216.000 le nombre de victimes mineures de clercs et de religieux depuis 1950. Mgr Eric de Moulins-Beaufort et Sr Véronique Margron ont réagi à l’issue de la présentation de ce rapport. 

« Votre rapport est rude, il est sévère. L’ampleur du phénomène des violences et agressions sexuelles dans la société et dans l’Église que vous décrivez est effarante. A travers la prise de parole de M. Devaux et à travers votre compte- rendu, déjà, Monsieur le Président, nous avons entendu la voix de personnes victimes. » C’est donc aux victimes d’abus que Mgr Eric de Moulins-Beaufort a souhaité s’adresser en premier après avoir entendu le rapport accablant dressé par la CIASE. La commission a dénoncé les  » silences  » et les  » Failures  » de l’Eglise catholique face aux actes de pédocriminalité commis en son sein depuis les années 1950, qu’ils présentent un  » caractère systémique « . « La commission a longuement délibéré et elle est parvenue à une conclusion unanime : l’Eglise n’a pas su voir, n’a pas su entend, n’a pas su capter les signaux faibles », a estimé le président de la Ciase , Jean-Marc Sauvé, devant la presse.

« J’exprime ma honte, mon effroi, a poursuivi le président de la Conférence des Evêques de France,  ma détermination à agir avec elles ( NDLR, les victimes) pour que le refus de voir, le refus d’entendre, la volonté de cacher de masquer les faits, la réticence à les dénoncer publiquement disparaît des attitudes des autorités ecclésiales, des prêtres et des acteurs pastoraux, de tous les fidèles. Croyez que je suis le porte-parole des évêques. » a souligné l’archevêque de Reims, saluant aussi le  » travail formidable  » de la CIASE. Il a également rappelé que le célibat n’était pas responsable de ces abus « notre engagement à tous dans le célibat est un choix d’amour, de délicatesse, de respect, d’humilité. Que certains parmi nous aient pu ou pouvoir détourner leur ministère au service de leurs pulsions nous accable, nous déchire le cœur. »

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institutionnelle, Sœur Véronique Margron invitée  » à se taire pour moins se dans chaque vie plongée dans les abîmes, devant les crimes massifs commis dans l’Église, mon Église. Devant ce peuple brisé par la violence de l’effraction » (… ) Peut-on bien recevoir un désastre ? Que dire, sinon éprouver un infini chagrin, une honte charnelle, une indignation absolue ? »  s’est interrogée, émue, la président de la CORREF. Qualifiant les abus sexuels commis dans l’Eglise de  » crimes contre l’humanité du sujet intime « , Sœur Véronique Margron, a appelé à un devoir de vérité,   » on ne va jusqu’à l’espérance qu’à travers la vérité , au prix de grands efforts. C’est là où mon Église se trouve, c’est là où nous sommes ». 

Enfin, dans une déclaration commune, Mgr Eric de Moulins-Beaufort et Sœur Véronique Margron ont réitéré la « détermination à mettre en œuvre les orientations et les décisions nécessaires afin qu’un tel scandale ne puisse se reproduire (…) » signalé que les deux conférences allaient étudier le rapport et les quarante-cinq recommandations de la commission Sauvé,  » aussi douloureux soit-il, et à inviter leurs membres à en parler les uns avec les autres. C’est là notre devoir moral pour les personnes victimes et leurs proches et aussi pour les générations à venir : regarder cette terrible réalité pour pouvoir ensemble y faire face et travailler à une Église plus digne de l’humanité et du Christ qu’elle annonce. » ont conclu le président de la Conférence des Évêques de France (CEF) et la présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (CORREF).

Récoutez l’intégralité de la conférence de presse de la Commission Sauvé