La Chine en 2028 deviendrait-elle le premier PIB mondial devant les Etats-Unis ?
Autres épreuves à venir : le réchauffement climatique et la surpopulation. Préparons-nous. A cause du Covid-19, dans son classement annuel des perspectives économiques de 193 pays, la Coface a relevé le rapide rebond de la Chine, face à la pandémie. Elle a même maintenu un P.I.B. positif en 2020. Le pays devrait connaître une croissance économique…
Autres épreuves à venir : le réchauffement climatique et la surpopulation. Préparons-nous.
A cause du Covid-19, dans son classement annuel des perspectives économiques de 193 pays, la Coface a relevé le rapide rebond de la Chine, face à la pandémie. Elle a même maintenu un P.I.B. positif en 2020.
Le pays devrait connaître une croissance économique moyenne de 5,7% par an de 2021 à 2025, avant de ralentir à 4,5% de 2026 à 2030. Par contre, les États-Unis, après un bref rebond post-Covid, plafonnerait leur croissance à 1,9% par an entre 2022 et 2024, pour redescendre par la suite à 1,6%, ce qui permettra à la Chine de réduire l’écart avec son grand rival plus rapidement que prévu.
Toujours selon la Coface, d’autres économies asiatiques sont également en train de progresser dans le classement des P.I.B. L’une des leçons que doivent tirer les responsables politiques occidentaux, qui obtiennent des résultats très médiocres pendant la pandémie, est qu’ils doivent accorder beaucoup plus d’attention à ce qui se passe en Asie plutôt que de se comparer les uns aux autres.
La Covid-19 dictera son tempo à l’économie mondiale jusqu’à la vaccination massive des populations, soit au mieux à la fin 2021 dans certains pays, mais plus sûrement courant 2022. D’ici là, l’alternance de périodes de restrictions et de rebond de l’économie pourrait se prolonger et inhiber les choix individuels comme les projets d’embauche ou d’investissement. L’activité resterait sous son niveau d’avant crise jusqu’en 2022 dans la plupart des pays, voire 2023 pour les plus rudement frappés, comme la France. La deuxième vague épidémique accentue les écarts entre zones et pays. Après la Chine, la première vague épidémique, assortie de mesures de confinement et d’une chute de l’activité, a frappé le reste du monde de manière quasi simultanée. La deuxième vague épargne l’Asie, même si la remontée des cas en Corée ou au Japon est à surveiller. Elle atteint maintenant les Etats-Unis, en retard par rapport à l’Europe.
En 2020, l’activité reculerait d’environ 1,5% en Asie contre -3,8% dans le monde et -3,4% aux Etats-Unis, et -7% dans l’Union européenne. En 2022, la production s’établirait 11% au-dessus de son niveau de 2019 en Asie, contre +2,1% aux Etats-Unis et -0,3% dans l’U.E. Le recul de l’activité en 2020 serait de l’ordre de 9 points de PIB en France et en Italie, de 11 points au Royaume-Uni et en Espagne, contre seulement 5 points en Allemagne.
A la divergence des dettes publiques en zone euro risque de s’ajouter durablement celle des bases économiques. En zone euro et aux Etats-Unis, les banques centrales ont pris en charge une bonne part de la hausse de la dette publique et le taux directeur mondial est descendu à quasiment 1%. L’ensemble de la courbe des taux a été tiré vers le bas : un mouvement propice à la valorisation de l’ensemble des actifs, au risque de voir se former des spéculations boursières.
Les interventions budgétaires massives, qui relèvent davantage du sauvetage que d’une véritable relance économique, ont permis de limiter la perte de revenus des ménages qui, face à l’incertitude, ont gonflé leur épargne. Ce surplus d’épargne restera élevé alors que les entreprises feront face à d’importants besoins de financement.
En France, les résultats d’exploitation pouvant chuter de 20%, l’épargne devrait financer les entreprises pour éviter une stagnation économique, par défaut d’investissement productif, et pour commencer à réduire la perfusion publique qui nourrit l’économie mondiale.
Concernant la Chine, n’oublions pas qu’à équivalence de P.I.B. avec les Etats Unis, la population étant quatre fois supérieure, le P.I.B. individuel sera encore quatre fois inférieur.
La covid-19 bouleverse la géopolitique et continuera de la bouleverser. Nous ignorons aussi les effets de deux dangers à venir de notre siècle : la surpopulation et le réchauffement climatique. Contre la covid nous avons les vaccins, anticipons et recherchons les remèdes, dans un consensus international, aux dangers futurs et connus de notre siècle.