23.09.20 Catégorie(s) : En Quête de Sens Enseignement

Comment accompagner les enfants face à l’échec scolaire ?

A l’occasion de la journée spéciale du refus de l’échec, Marie-Ange de Montesquieu reçoit Juliette Speranza, ancienne enseignante et auteure de L’échec scolaire n’existe pas !, et Etienne Duménil, spécialiste de la question scolaire, ancien psychologue en milieu scolaire. Ces dernières années, l’école s’est transformée en « bulle d’angoisse » aussi bien pour les parents, que pour les…

A l’occasion de la journée spéciale du refus de l’échec, Marie-Ange de Montesquieu reçoit Juliette Speranza, ancienne enseignante et auteure de L’échec scolaire n’existe pas !, et Etienne Duménil, spécialiste de la question scolaire, ancien psychologue en milieu scolaire.

Ces dernières années, l’école s’est transformée en « bulle d’angoisse » aussi bien pour les parents, que pour les enfants et les professeurs.

La tyrannie de la note

Plusieurs éléments amènent les élèves à être en situation dite d’échec scolaire. D’abord, les notes sont pointées du doigt par l’ancien psychologue Etienne Duménil,  » Il y a dans notre société, l’idée que si on ne réussit pas à l’école, on a raté sa vie. Un élève qui a 4/20 va se dire qu’il vaut 4/20, il va même se dire que ses parents les aiment à 4/20. » Un constat terrible, d’autant plus que pour beaucoup de parents, la réussite scolaire signifie une réussite de leur parentalité.

En dehors des écoles, les enfants vont sans cesse être dans un système de compétition où ils vont comparer leurs notes entre eux. Les parents vont également alimenter ce système en s’inquiétant si leur enfant est trop en retard sur certains points du programme.  » On impose des prérequis aux enfants, et une temporalité. Si à sept ans, l’enfant ne sait pas lire, il n’est pas normal. » explique Juliette Speranza.

Revoir la formation des enseignants

Les professeurs participent également à la stigmatisation des élèves en échec scolaire, et souvent de manière involontaire. S’ils sont conscients que chaque élève est différent, la situation n’en reste pas moins difficile à gérer dans une classe de 30 élèves. « On va entendre des enseignants s’affoler qu’un enfant ne maîtrise pas une compétence à telle période de l’année. Ils se mettent une pression avec ça. Je pense qu’il y a un gros travail de formation à faire sur la culture de la différence dans la formation des professeurs. » analyse Juliette Speranza.

À cela j’ajoute le besoin pour les élèves de trouver du sens à ce qu’ils font. « Il y a énormément d’enfants qui ne comprennent ce que l’on attend d’eux. Par exemple, ils vont répondre juste à un problème de maths mais comme ils n’auront pas suivi la procédure attendue, ils vont avoir une mauvaise note ». Les nouvelles générations ne sont pas plus bêtes que les précédentes comme nous l’entendons souvent, mais ont besoin de comprendre pourquoi ils apprennent leurs verbes irréguliers d’anglais par cœur par exemple.

Comment aider son enfant en échec scolaire ?

D’après Etienne Duménil, il faut commencer par remettre l’école à sa place : c’est important mais nous ne sommes pas des « ratés » lorsque l’on échoue scolairement.

Le spécialiste de la question scolaire, « engage les parents à avoir une réflexion beaucoup plus globale sur leur enfant à l’école : est-ce qu’il s’est fait des copains ? est-ce qu’il est content d’y aller ? est-ce qu’il dort bien ? est-ce qu’il mange bien ? » Il précise encore  » j’ai déjà eu le cas d’une jeune adolescente anorexique qui avait des 18/20. Elle me disait, je ramène des bonnes notes et comme ça mes parents me laissent et je peux me scarifier tranquille. »

Il y a obligatoirement des domaines où l’on est bon. Il faut « apprendre l’enfant à trouver qui il est et ce qu’il aime ». 

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