16.05.18 Catégorie(s) : Planisphère

La fin de la ségrégation aux USA par l’histoire des neuf de Little Rock

Hugo Billard reçoit Thomas Snegaroff, journaliste et auteur de « Little Rock 1957. L’histoire des neuf lycéens noirs qui ont bouleversé l’Amérique » (Tallandier, 2018). Il retrace la difficile fin de la ségrégation aux États-Unis. Little Rock est la capitale de l’Arkansas. Elle est connue notamment pour des heurts qui ont émaillé la rentrée scolaire 1957. Le 4 septembre,…

Hugo Billard reçoit Thomas Snegaroff, journaliste et auteur de « Little Rock 1957. L’histoire des neuf lycéens noirs qui ont bouleversé l’Amérique » (Tallandier, 2018). Il retrace la difficile fin de la ségrégation aux États-Unis.

Little Rock est la capitale de l’Arkansas. Elle est connue notamment pour des heurts qui ont émaillé la rentrée scolaire 1957. Le 4 septembre, pour la première fois, des élèves afro-américains doivent intégrer un lycée où il y aussi des élèves blancs. Le livre suit l’histoire d’Elisabeth Eckford, une des neuf lycéens et lycéennes qui devaient rentrer. C’est pour elle une journée particulière car elle rentre en seconde. « C’est la première fois que des élèves noirs vont entrer dans ce magnifique lycée blanc », explique Thomas Snegaroff. Si la rentrée est si compliquée, c’est parce qu’on est en pleine fin de la ségrégation, l’école est un des bastions de la lutte ségrégationniste. « L’école a une dimension symbolique extrêmement forte. La crainte absolue c’est celle du métissage », analyse l’auteur. Les élèves noirs ne réussiront pas à rentrer et il faudra quelques semaines et l’intervention du président des USA, Dwight Eisenhower pour qu’elle ait lieu.

Une lutte politique

La lutte contre la ségrégation est éminemment politique car depuis 1954, les lois ségrégationnistes, les Jim Crow laws, ont été reconnues inconstitutionnelles par la Cour Suprême. C’est le plus haut organe judiciaire. Par l’arrêt Brown et contre Board of Education of Topeka, le principe égaux mais séparés est rendu caduc. Mais l’application est compliquée à cause de résistances des gouverneurs des Etats. Devant l’école, une foule de quelques centaines de personnes hurlent contre cette rentrée. « Ceux qui sont racistes sont là, mobilisés devant l’école car ils sentent bien qu’il y a un moment historique qui se joue », révèle le journaliste. Mais du côté anti-ségrégation l’aspect politique n’est pas oublié. Des associations soutiennent les étudiants, comme la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP). Les lycéens ont d’ailleurs été choisis avec la certitude qu’ils résisteraient aux vexations et aux insultes. La géopolitique est aussi présente car ce système de séparation est un argument utilisé par l’URSS à des fins de propagande. L’argument est simple : comment les héros de la liberté peuvent-ils nier la liberté de lycéens à l’éducation ? Le gouverneur de l’Arkansas de l’époque, Orval Faubus, joue un jeu trouble. Il a invité à la haine mais se pose en gardien de l’ordre.

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