La Corée du Nord vers une ouverture ?
Chercheur à la Fondation pour la Recherche Stratégique et enseignant à Sciences Po, Antoine Bondaz est un témoin privilégié de l’actualité coréenne. Il vient nous livrer son analyse de la situation actuelle en Corée du Nord au micro Louis-Auxile Maillard. Alors que Donald Trump doit rencontrer Kim Jong Un dans le courant de l’année 2018, les Coréens espèrent…
Chercheur à la Fondation pour la Recherche Stratégique et enseignant à Sciences Po, Antoine Bondaz est un témoin privilégié de l’actualité coréenne. Il vient nous livrer son analyse de la situation actuelle en Corée du Nord au micro Louis-Auxile Maillard.
Alors que Donald Trump doit rencontrer Kim Jong Un dans le courant de l’année 2018, les Coréens espèrent une amélioration de la situation du pays. Sur le plan humanitaire déjà, il y a une évolution. « La situation n’a que peu évolué même s’il y a une amélioration relative du niveau de vie d’une grande partie de la population nord coréenne. On est loin de la famine des années 1990 », explique Antoine Bondaz. Cela permet une hausse du niveau de vie, de l’espérance de vie et une baisse de la mortalité infantile.
Le développement économique
Ces changements ont pour origine la ligne idéologique même de la dictature nord coréenne. Le « juche » veut dire l’indépendance, sur tout les plans. Mais deux comptent plus : le développement nucléaire et économique. « Elle est de facto une puissance nucléaire », précise le chercheur. Les derniers développements du programme balistique et nucléaire lui assurent une légitimité politique assez grande pour développer la partie économique. Il y a un contrôle moindre de l’Etat sur l’économie et la réouverture de marchés formels comme informels. Avec une stabilité de long terme dans les relations internationales, le pays peut espérer voir un amoindrissement des sanctions. Il ne peut actuellement pas exporter de matières premières, de poisson et ses travailleurs à l’étranger lui rapportent de moins en moins de devises étrangères. Pour changer cela, il lui faut se dénucléariser, ou, du moins en donner des signaux favorables. Cependant pour se dénucléariser, elle pose des conditions comme le retrait des bases américaines de Corée du sud et la fin de leur alliance. Cela paraît donc encore compliqué pour de longues années.
>> Pour aller plus loin : « Corée du Nord, Plongée au cœur d’un état totalitaire » (Édition du Chêne), 224 pages, 29.90 €.