10.11.17 Catégorie(s) : Géopolitique

Au Liban : crainte d’un nouveau chaos au Moyen Orient après la démission du Premier Ministre Saad  Hariri                       

Saad Hariri a donc annoncé sa démission du gouvernement dans la crainte d’être assassiné. La démission surprise du Premier ministre libanais, protégé de l’Arabie saoudite et critique du Hezbollah pro-iranien, fait craindre que le pays aux équilibres fragiles, ne plonge dans de nouvelles violences. D’après des analystes, cette démission aura des conséquences plus graves qu’une…

Saad Hariri a donc annoncé sa démission du gouvernement dans la crainte d’être assassiné. La démission surprise du Premier ministre libanais, protégé de l’Arabie saoudite et critique du Hezbollah pro-iranien, fait craindre que le pays aux équilibres fragiles, ne plonge dans de nouvelles violences.

D’après des analystes, cette démission aura des conséquences plus graves qu’une simple péripétie politique, dans un pays habitué aux crises gouvernementales.

    « C’est une décision dangereuse qui aura des conséquences plus lourdes que ce que le Liban peut supporter », affirme Hilal Khashan, professeur de sciences politiques à l’Université américaine de Beyrouth. En démissionnant, Saad Hariri a dénoncé la « mainmise » et « l’ingérence » de l’Iran dans les affaires libanaises à travers son allié le Hezbollah. Ce parti politique armé est membre du gouvernement de Saad Hariri formé il y a moins d’un an.

« Hariri a commencé une guerre froide qui pourrait dégénérer en guerre civile, sachant que du point de vue militaire, le Hezbollah n’a pas de concurrent au Liban », estime Hilal Khashan.

Le mouvement chiite est le seul parti libanais à ne pas avoir déposé les armes après la fin de la guerre civile (1975-1990) et son arsenal est le principal sujet de contentieux dans le pays. Le Liban est depuis plus d’une décennie profondément divisé, entre le camp emmené par Hariri, un Sunnite soutenu par l’Arabie saoudite, et celui dirigée par le Hezbollah chiite, appuyé par le régime syrien et l’Iran.

Au Moyen-Orient, l’Arabie saoudite  et l’Iran se mènent une lutte d’influence.

La division libanaise a éclaté en 2005, année de l’assassinat de Rafic Hariri, père de Saad. Un meurtre pour lequel le régime du président syrien Bachar el Assad a été mis en cause ainsi que cinq membres du Hezbollah, par un tribunal international.

Douze ans après l’assassinat de Rafic Hariri, les tensions s’exacerbent. Le départ de Saad Hariri intervient dans ce contexte de crise entre Ryad et Téhéran : Hariri a annoncé sa démission depuis l’Arabie saoudite. Le timing et le lieu de la démission sont-ils le signe annonciateur d’une nouvelle guerre ?  Pourquoi ?

Les analystes n’écartent pas la possibilité d’une offensive contre le Hezbollah, que ce soit de la part de l’Arabie saoudite ou de son ennemi juré : Israël.

En outre les risques de guerre entre l’Iran et l’Arabie saoudite se font plus inquiétants, avec un Iran allié de la Syrie et de la Russie face à une Arabie saoudite alliée des Etats Unis. La guerre du Yémen et le blocus du Qatar constituent à nos yeux des signes précurseurs inquiétants et sous estimés par l’Occident.                            

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