24.11.17 Catégorie(s) : Géopolitique

Arabie saoudite : quelle nouvelle géopolitique veut-elle entreprendre ?

L’actualité met en vedette le Liban avec la démission de son premier ministre Hariri annoncée depuis l’Arabie saoudite. Rappelons qu’Hariri possède la double nationalité avec sa famille résidant à Ryad : c’est donc un Sunnite comme le prévoit la Constitution  libanaise, avec un président Chrétien maronite et un président de l’Assemblée chiite.    Cette démission semble…

L’actualité met en vedette le Liban avec la démission de son premier ministre Hariri annoncée depuis l’Arabie saoudite. Rappelons qu’Hariri possède la double nationalité avec sa famille résidant à Ryad : c’est donc un Sunnite comme le prévoit la Constitution  libanaise, avec un président Chrétien maronite et un président de l’Assemblée chiite.

   Cette démission semble forcée avec cette interrogation : que recherche le royaume saoudien ? Il est vrai que le royaume pratique tant sur le plan intérieur que sur le plan extérieur une politique agressive visant plusieurs fronts :

– En premier lieu l’Iran chiite allié de la Syrie de Bachar El Assad.

– En deuxième lieu le Qatar en fermant sa frontière avec l’Emirat.

– En troisième lieu la guerre au Yémen.

     Concernant le Liban  , certes le Hezbollah n’a pas déposé ses armes, comme il était convenu, mais le pays connaissait une paix fragile que l’Occident cherchait à préserver.

Au niveau géopolitique la Russie soutient l’Iran et les Etats Unis l’Arabie saoudite, mais on ne voit pas l’intérêt stratégique pour ces deux grandes puissances à déstabiliser le Liban. Israël s’y est essayé et ce fut un échec.

     Washington n’a pas été plus efficace avec ses guerres d’Irak qui ont été le point de départ de la déstabilisation du Moyen Orient et l’Europe plus clairvoyant avec ses printemps arabes et la guerre de Lybie.

  Que cherche Ryad en déstabilisant Hariri ? Mieux qu’un allié, c’était un binational voyant dans le royaume saoudien un soutien et une garantie.

Le Liban est fragile, mais c’est un pays allié séculaire de la France et protectorat entre 1916 et 1945. Peut-elle jouer aujourd’hui le rôle d’arbitre et de pacificateur ? C’est ce que recherchent manifestement nos gouvernants, mais nous avons des erreurs à réparer. Aucun média, aucun politique n’ose rappeler que nous avons rompu nos relations diplomatiques avec la Syrie, alors que leur ambassadeur en France était une femme et qui plus est catholique ! Un cas unique au Moyen Orient.

       L’Occident, Russie comprise, devrait enfin faire preuve de lucidité pour faire retrouver à la région la paix qu’elle a perdue depuis un quart de siècle.

     Peut-on être entendu par nos alliés et les parties prenantes aux conflits en cours ?   C’est un objectif indispensable pour éviter un embrasement  que personne ne pourra éteindre.                   

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