11.12.15 Camille Meyer Catégorie(s) : Cinéma

La vie d'Adèle perd son visa d'exploitation

L’association Promouvoir a fait annuler, par décision de justice,  le visa d’exploitation du film d’Abdellatif Kechiche, Palme d’or en 2013. Le ministère de la culture doit statuer d’ici deux mois. Classé moins de 12 ans jusqu’à présent, la Vie d’Adèle va devoir être classifié en moins de 16 ans ou moins de 18 ans. L’association Promouvoir…

L’association Promouvoir a fait annuler, par décision de justice,  le visa d’exploitation du film d’Abdellatif Kechiche, Palme d’or en 2013. Le ministère de la culture doit statuer d’ici deux mois.

Classé moins de 12 ans jusqu’à présent, la Vie d’Adèle va devoir être classifié en moins de 16 ans ou moins de 18 ans. L’association Promouvoir reproche au ministère un manque d’appréciation pour un film qui contient des « scènes de sexe réalistes de nature à heurter la sensibilité du jeune public ». L’association combat depuis des années « le sexe et la violence dans la culture », la justice l’avait débouté une première fois en septembre 2014.  Promouvoir n’est pas à son premier coup d’essai puisqu’elle avait obligé le ministère à délivrer des nouveaux visas aux films Saw 3D (film d’horreur-gore), à Gaspard Noé pour son film « Love » le faisant interdire au moins de 18 ans et idem pour Nymphomaniac de Lars von Trier. C’est d’ailleurs après l’annulation du visa d’exploitation de « Baise moi » de Virginies Despentes et de Coralie Trinh Thi que la classification moins de 18 ans a été créée.

Certaines scènes de sexe sont crues et violentes, si bien que le réalisateur Abdellatif Kechiche a déclaré au journal Le Monde que cette décision lui paraissait plutôt saine « Je n’ai jamais pensé que mon film pouvait être vu par des gamins de 12 ans, et je déconseille personnellement à ma fille de le voir avant qu’elle ait 14 ou 15 ans » avant d’ajouter, « mes films touchent à l’adolescence, mais s’adressent plutôt à ceux qui ont une nostalgie de l’adolescence. ça a plus d’intérêt pour les adultes que pour les adolescents qui n’ont pas encore vécu la douleur d’une rupture. C’est avant tout un film sur la rupture ». La commission de classification des œuvres cinématographiques devra à nouveau se réunir pour reclassifier le film. L’entourage de la ministre de la culture souhaite se porter en cassation devant le Conseil d’Etat.

 

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