Le Pape François appelle à la défense de l’embryon
Lors de sa première messe de canonisation, célébrée dimanche 12 mai dernier à Rome, le Pape François s’est livré à un véritable plaidoyer pour la défense de l’embryon humain, notamment en ce qui concerne les questions liées à l’avortement. Plutôt discret jusqu’à dimanche sur les questions éthiques, le Pape François a très clairement pris position dimanche dernier,…
Lors de sa première messe de canonisation, célébrée dimanche 12 mai dernier à Rome, le Pape François s’est livré à un véritable plaidoyer pour la défense de l’embryon humain, notamment en ce qui concerne les questions liées à l’avortement.
Plutôt discret jusqu’à dimanche sur les questions éthiques, le Pape François a très clairement pris position dimanche dernier, sur « le respect pour la vie dès le moment de sa conception », s’opposant donc clairement à l’avortement. Une prise de position qui n’est évidemment pas une surprise. A l’époque cardinal de Buenos Aires, le jésuite Bergoglio a toujours été sans ambiguïté sur le sujet. Cependant, depuis son accession au trône pétrinien, il n’avait pas encore abordé de front ce sujet qui oppose l’Eglise aux sociétés occidentales.
Et alors que se tenait, au même moment dans les rues de Rome, une marche « pro life » composée de 30 000 manifestants, à l’initiative de la « Marche pour la Vie » que le souverain pontife n’a pas manqué d’encourager, il en a également profité pour appeler les fidèles italiens à se joindre à une grande campagne de signature, au niveau européen, visant à « garantir la protection juridique de l’embryon. »
L’occasion de faire un point sur le statut de l’embryon, tel qu’il est défini en France aujourd’hui. Le droit français, on le sait n’est qu’une affaire de principe et de nombreuses exceptions. L’embryon ne déroge pas à la règle. Il n’est ni une personne, ni une chose. Son statut n’est donc pas clairement défini, ce qui pose un risque important quant aux dérives qui pourraient découler de ce flou juridique.
Ainsi, l’embryon n’est pas une personne en droit français car si tel était le cas, les lois relatives à la contraception féminine (Loi Neuwirth de 1967) et à l’avortement (Loi Veil de 1975) s’en retrouveraient fortement perturbées et la question de l’homicide tomberait finalement sous le sens.
Dans le droit national, l’embryon n’est également pas considéré comme une chose. Ce qui permet, de fait (mais jusqu’à quand ?) de mettre des bâtons dans les roues de la recherche médicale, dont les plus fervents chercheurs souhaiteraient bientôt pouvoir réaliser toutes sortes d’expériences à des fins médicales, et il faut le dire, industrielles.
A l’heure actuelle, les lois de bioéthique de 1994, réformées en 2010, interdisent l’achat et la vente d’embryons ainsi que toutes les expériences sur ce sujet, mais autorisent néanmoins des couples stériles à avoir recours à la fécondation in vitro, via le don, la production surnuméraire et la destruction d’embryons.
Toutes ces exceptions ne font aujourd’hui pas honneur au célèbre adage juridique : « l’enfant est considéré comme né chaque fois que c’est dans son intérêt ».